L'espoir à Kiev, où Ianoukovitch négocie avec les ministres européens

Publié le 20 février 2014 à 20h07
L'espoir à Kiev, où Ianoukovitch négocie avec les ministres européens

CRISE - Au terme de la journée la plus sanglante pour les manifestants à Kiev, les ministres européens ont semblé infléchir jeudi soir la position du président Ianoukovitch. Mais même si des élections générales anticipées ont été évoquées, les négociations n'étaient pas terminées.

L'éclaircie au terme d'une journée noire. Au soir, jeudi, des 24 heures les plus sanglantes pour les manifestants de Kiev, le président ukrainien a semblé prêt à faire des concessions. "Il a été convenu avec Ianoukovitch qu'il est prêt à tenir des élections présidentielles et parlementaires, prêt à créer un gouvernement d'unité nationale dans les dix prochains jours et à changer la constitution d'ici l'été", a même affirmé à la presse le Premier ministre polonais Donald Tusk. Avant de tempérer lui-même cette annonce détaillée et forte : "Mais nos expériences nous disent que les engagements entrepris par l'administration ukrainienne sont rarement tenus..."

Peu après, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a confirmé que les négociations étaient toujours en cours, et qu'elles s'avéraient "très difficiles". Le ministre des Affaires étrangères était arrivé le matin même dans la capitale ukrainienne, dépêché en urgence avec ses homologues allemand et polonais pour rencontrer les deux camps. Devant rallier la Chine vendredi, il a quitté la table des négociations en fin de soirée, sans qu'un accord formel n'ait été trouvé.

Gel des visas des responsables ukrainiens

Dans l'après-midi, les trois ministres européens avaient entamé des pourparlers de plusieurs heures avec les dirigeants de l'opposition et le président Ianoukovitch. Pour mettre la pression sur ce dernier, les autres ministres européens des Affaires étrangères, réunis en conseil exceptionnel à Bruxelles, ont décidé dans le même temps de geler les visas et les avoirs des responsables ukrainiens dont les mains "sont tachées de sang".

Mais pour que les négociations avancent réellement, un acteur-clé manquait jeudi autour de la table : la Russie. Dans l'après-midi, le Kremlin a indiqué avoir dépêché un médiateur, le délégué aux droits de l'homme Vladimir Loukine, à la demande de la présidence ukrainienne. Laissant espérer la perspective d'une double médiation russe et européenne. En 2004, c'est ce qui avait permis une sortie de crise après la Révolution orange, un mouvement pacifique qui portait déjà sur le choix pro-européen ou pro-russe de l'Ukraine. La Russie, après avoir allumé la mèche ukrainienne, est-elle aujourd'hui prête à jouer le rôle du pompier ?


La rédaction de TF1info

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