PRÉCAUTIONS - Après avoir rappelé plus de la moitié de leur personnel diplomatique de Cuba, les Etats-Unis ont expulsé ce mardi quinze diplomates de l'île en poste à Washington. Une nouvelle réaction aux "attaques" qui ont provoqué de mystérieux "symptômes physiques" chez plusieurs salariés de l'ambassade américaine.
Les Etats-Unis maintiennent leurs relations diplomatiques avec Cuba. Mais ils sont de plus en plus méfiants après les mystérieuses "attaques" qui ont affecté la santé de 22 Américains ces derniers mois. Alors que la moitié du personnel diplomatique américain en poste à La Havane a été rapatriée la semaine dernière, l'administration Trump a ordonné ce mardi l'expulsion de 15 diplomates de l'ambassade de Cuba à Washington.
A La Havane, le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a qualifié la décision d'"injustifiée (...), infondée et inacceptable, comme le prétexte avancé pour la justifier". "Par ces actions politiquement motivées et irréfléchies, le gouvernement des Etats-Unis est responsable de la détérioration actuelle et probablement future des relations bilatérales", a-t-il prévenu.
D’après le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, ces "expulsions" ont été décidées "en raison de l'incapacité de Cuba à prendre les mesures appropriées pour protéger nos diplomates" et aussi pour "assurer l'équité" dans la présence diplomatique des deux pays. Depuis fin 2016 et jusqu'en août dernier, 22 diplomates américains - selon un nouveau bilan annoncé mardi - ont "subi des lésions importantes tels que des pertes d'audition, des vertiges, des maux de tête ainsi que des problèmes cognitifs, d'équilibre ou de sommeil. Cinq familles canadiennes ont également été touchées.
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Les auteurs toujours pas identifiés
Pour le moment, l'enquête n'a néanmoins pas encore permis d'identifier la cause, le modus operandi ni les auteurs de ces "attaques". A noter que les Etats-Unis n'accusent pas les Cubains d'être directement derrière ces "attaques", mais les tiennent responsables de la sécurité de leurs diplomates à La Havane.
Washington avait déjà discrètement expulsé deux diplomates cubains en mai, alors que cette affaire n’a été révélée qu’en août. Vendredi, la riposte était déjà passée à la vitesse supérieure, le département d'Etat américain ayant rappelé "plus de la moitié" du personnel de son ambassade à La Havane, a suspendu sine die l'octroi de visas de routine américains à Cuba et a appelé tous les ressortissants américains à éviter de se rendre sur cette île très touristique des Caraïbes.
Mais le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, fils d'immigrés cubains anticastristes et partisan d'une ligne dure face à La Havane, avait aussitôt critiqué la faiblesse de la riposte. "Tant que les responsables de ces attaques ne seront pas traduits en justice, les Etats-Unis devraient immédiatement expulser un nombre équivalent d'employés cubains" et "envisager de remettre Cuba dans la liste noire des Etats qui soutiennent le terrorisme".