MYSTÈRE - Le mystère des "attaques acoustiques" contre des diplomates américains à Cuba n'est toujours pas résolu, mais Washington a décidé vendredi de rappeler "plus de la moitié" du personnel de son ambassade.
Les Etats-Unis ont rappelé vendredi "plus de la moitié" de leurs diplomates à La Havane à la suite de mystérieuses "attaques" ciblant la santé du personnel de leur ambassade, a annoncé un haut responsable du département d'Etat américain. Parmi les autres mesures annoncées, l'octroi de visas de routine américains à Cuba est "suspendu pour une durée indéterminée" et les voyages sur place de responsables gouvernementaux américains seront limités, pour l'instant, aux nécessités de l'enquête sur cette troublante affaire.
Un syndicat de la diplomatie américaine évoque un "harcèlement acoustique"
Le département d'Etat va aussi appeler les ressortissants américains à éviter de se rendre sur cette île très touristique en raison des risques liés à ces "attaques", qui ont jusqu'ici touché 21 employés de l'ambassade, parfois dans des hôtels, selon ce responsable.
Le département d'Etat, qui parlait jusque-là d'"incidents" ayant provoqué plusieurs "symptômes" sans préciser lesquels, évoque cette fois des "attaques précises" ciblant ses diplomates. La dernière "attaque" remonte au mois d'août, et les premiers "symptômes physiques" ont été signalés fin 2016.
"Ces employés ont subi des lésions importantes en raison de ces attaques", notamment des pertes d'audition, des problèmes d'équilibre et de sommeil, des maux de tête, a souligné le responsable. Certains ont dû être rapatriés pour être soignés aux Etats-Unis. L'enquête n'a toutefois pas encore permis d'identifier la cause et les auteurs de ces "attaques", récemment qualifiées de "harcèlement acoustique" par un syndicat de la diplomatie américaine.
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Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson avait, trois jours avant l'annonce, rencontré son homologue cubain. Alors que La Havane avait appelé à ne pas "politiser" cette affaire, le secrétaire d'État américain a dit avoir envisagé de fermer l'ambassade.
Les Etats-Unis n'ont pas blâmé directement les autorités cubaines comme pouvant être à l'origine de cette affaire, et soulignent qu'elles coopèrent avec les enquêteurs américains. Mais Washington tient La Havane responsable de la sécurité de ses diplomates. À ce titre, deux diplomates cubains avaient discrètement été expulsés au printemps des Etats-Unis en guise de représailles.
Washington "maintient" ses relations avec Cuba malgré ces "attaques"
"Tant que le gouvernement de Cuba ne pourra pas assurer la sécurité du personnel gouvernemental américain à Cuba, notre ambassade sera limitée au personnel indispensable afin de minimiser les risques d'exposition", a dit le haut responsable. Le personnel non indispensable, ainsi que toutes les familles des employés, sont rapatriés.
Les deux pays n'ont rétabli leurs relations diplomatiques qu'en 2015, après un demi-siècle de rupture. Mais la situation s'était de nouveau dégradée avec l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, qui a durci le ton face à La Havane, portant un coup au rapprochement initié par son prédécesseur Barack Obama. Vendredi, Rex Tillerson a assuré que Washington "maintient" ses relations avec Cuba malgré ces "attaques".