Nicolas le singe alcoolique, symbole du trafic d’animaux au Chili

Publié le 29 octobre 2015 à 14h55
Nicolas le singe alcoolique, symbole du trafic d’animaux au Chili

REHAB - Un singe baptisé Nicolas, en cure de désintoxication après avoir été rendu alcoolique, est devenu malgré lui le symbole des ravages du trafic d'animaux. Au Chili, un centre a ouvert pour assurer la protection d'espèces exotiques, alcooliques, droguées ou mutilées, destinées au trafic d'animaux.

L’animal est en cure de désintoxication. Près de Santiago, au Chili, un centre un peu particulier, aux airs de forêt tropicale, héberge Nicolas, un petit singe capucin qui a réussi à surmonter son addiction à l’alcool et a finalement pu retrouver une vie de primate. Nicolas appartenait à des commerçants de la capitale chilienne. Il est arrivé dans le centre de désintoxication pour primates de Peñaflor, dans la banlieue de Santiago, privé de ses crocs et dépendant à l’alcool et au tabac.

"Les anciens propriétaires lui donnaient de l’alcool parce qu’ils aimaient sa réaction. Il devenait plus agressif et cela les faisait rire", a raconté Nicole Rivera Helbig, vétérinaire et responsable du centre. Après avoir été secouru par la police, Nicolas a reçu un traitement similaire à ceux que les humains reçoivent pour traiter les addictions. Il est passé par toutes les étapes de la désintoxication, et pour supporter l'abstinence, il reçoit un traitement d'antidépresseurs.

"Dans une maison, ils ne sont rien"

S'il a maintenant bien récupéré, son cas est loin d'être isolé. L'alcool, avec "la cigarette et la drogue, sont couramment donnés aux singes, parce qu'ils perçoivent cela comme un jeu", a expliqué la vétérinaire. Le centre héberge également un singe qui a été dressé pour voler discrètement des bijoux, ainsi qu'une femelle âgée qui a subi de nombreux traitements hormonaux dans un laboratoire.

C'est dans une dense végétation, qui tente de recréer l'habitat naturel des 150 individus recueillis, que tous ces animaux qui portent sur leurs corps des marques de harnais, de mutilations et d'autres signes d'un passé douloureux, tentent de se reconstruire. La plupart d'entre eux étaient destinés au trafic d'animaux. Cet établissement un peu particulier a été créé par Elba Muñoz, une amoureuse des animaux qui consacre désormais sa vie à cette passion, avec sa famille.

"Ici les singes apprennent qu’ils sont des singes. Lorsqu’ils sont dans une maison, ce ne sont pas des singes : ils ne peuvent pas développer les comportements propres à leur espèce - ils ne sont donc pas des primates, ni des enfants non plus… en fait ils ne sont rien", a expliqué Elba Muñoz.

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La rédaction de TF1info

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