Où en est Ali al-Nimr, le jeune condamné à mort saoudien ?

Publié le 2 octobre 2015 à 17h24
Où en est Ali al-Nimr, le jeune condamné à mort saoudien ?

ARABIE SAOUDITE – Condamné à mort en mai dernier pour avoir manifesté contre la monarchie saoudienne en 2012 alors qu'il était mineur, Ali Mohammed al-Nimr risque d'être décapité et crucifié à tout moment. Pour l'heure, le gouvernement saoudien reste silencieux sur cette affaire. Le point sur la situation.

Son sort suspendu à la décision du roi
Les proches d'Ali Mohammed al-Nimr s'attendaient à ce qu'il soit exécuté - avant que son corps ne soit crucifié et exposé au public - le 24 septembre, jour de fête musulmane de l'Aïd-el-Kébir. Mais les autorités saoudiennes semblent temporiser, d'autant plus que Riyad veut probablement éviter de provoquer un scandale retentissant. D'autant que le pays a récemment pris la tête du panel du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Pour l'instant le sort du jeune saoudien, condamné à mort pour avoir participé à des manifestations du Printemps arabe en 2012, est suspendu à la signature de l'ordre d'exécution par le roi Salmane.

La visite de sa famille
Le jeune Saoudien a été autorisé à recevoir la visite de sa famille le 25 septembre dernier. Il a déclaré vouloir "juste être libéré" et a ajouté : "J'ai la foi et je vis dans l'espoir. Si les choses changent, je remercierai Dieu et dans le cas contraire, j'aurai vécu heureux avec mon espoir". Son père, en tout cas, ne compte pas baisser les bras, comme il l'explique dans un entretien à Géopolis . "Pour ma part, je ne me tairai pas. Je parlerai avec franchise, transparence et objectivité pour défendre mon fils", promet-il. Selon lui, la mobilisation internationale en faveur de son fils pourrait finir par faire fléchir le régime de Riyad. " La famille du jeune homme a imploré le monarque de ne pas signer le document d'exécution.

Une forte mobilisation internationale
Ces derniers jours, les dirigeants du monde entier ont enjoint Riyad de ne pas exécuter le jeune homme. Le président François Hollande puis le Premier ministre Manuel Valls ont appelé la monarchie saoudienne à "renoncer" à cette exécution, affirmant que la France est "opposée à la peine de mort". Sur les réseaux sociaux, la mobilisation en faveur du jeune homme, avec le hashtag #FreeNimr, subsiste. Plusieurs organisations internationales ont lancé des campagnes pour sauver le jeune condamné à mort. Une pétition mise en ligne lundi 28 septembre par le mouvement Avaaz a notamment recueilli plus d'un million de signatures en moins de 24 heures. L’appel lancé aux dirigeants des pays alliés de Riyad a été partagé plus de 200.000 sur Facebook.

Des appels à la clémence
De nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme ont lancé des appels à la clémence. La semaine dernière, des experts onusiens des droits de l'Homme ont appelé Riyad à annuler l'application de la sentence. De son côté, Amnesty International a choisi d’interpeller le roi Salmane Ben Abdel Aziz. "Le roi d’Arabie saoudite doit refuser de ratifier la condamnation à mort d’Ali Mohammed al-Nimr, mineur délinquant", a déclaré l'ONG dans un communiqué de presse mardi 29 septembre. Dans sa pétition, Amnesty insiste sur le fait que le jeune Saoudien a été condamné à mort sur la base d’aveux obtenus sous la torture. A ce jour, l'ONG n'a pas eu de confirmation concernant cette ratification.

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La rédaction de TF1info

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