Persécutions homophobes en Tchétchénie : pour le président Kadyrov, les gays des "démons"

Anaïs Condomines
Publié le 15 juillet 2017 à 21h08
Persécutions homophobes en Tchétchénie : pour le président Kadyrov, les gays des "démons"

PERSÉCUTIONS - Dans une interview pour l'émission Real Sports, sur la chaîne américaine HBO, le président Tchétchène Ramzan Kadyrov a nié les persécutions envers les homosexuels dont il est accusé. Avant d'enchaîner sur une spectaculaire litanie homophobe.

La scène figure dans un documentaire de la série Real Sports, sur HBO, à paraître le 18 juillet prochain. En Tchétchénie, la chaîne de sports s'intéresse à la pratique des sports de combat par le dictateur Ramzan Kadyrov, à des fins de propagande, quitte à faire combattre... ses jeunes enfants. Lors d'une entrevue présidentielle, le journaliste Bryant Gumbel l'interroge ainsi sur la répression des gays dans le pays. Et la réponse cu chef d'Etat fait froid dans le dos. 

"Qu'est-ce qu'il fait là, c'est quoi cette question ?" début ainsi Ramzan Kadyrov, visiblement embarrassé. Avant de poursuivre d'un ton glacial : " C'est une absurdité. Il n'y a pas ce genre de personnes ici. Il n'y a pas de gays. Et s'il y en a, qu'ils aillent au Canada. Que Dieu ait pitié de nous, qu'ils partent loin de nous. Pour purifier notre sang, s'il y a des gays chez nous, qu'ils s'en aillent."

"Mais les témoignages des jeunes gens tortutés, ça ne vous pose pas de problème en terme de ce qui est légal ou pas dans votre pays ?" insiste le journaliste. Kadyrov de poursuivre plus loin encore sa litanie homophobe : "Ils sont le démon (...) Ce ne sont pas des hommes. Que Dieu les punisse pour ce dont ils sont accusés de faire. Ils devront répondre devant Dieu pour ça."

Au début du mois d'avril, le journal russe indépendant Novaya Gazeta révélait que des centaines d'homosexuels étaient arrêtés et torturés dans des "prisons secrètes", en Tchtéchénie. Des faits depuis confirmés par l'ONG Human Rights Watch. Le 16 mai dernier, trois associations lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) françaises ont déposé plainte contre Ramzan Kadyrov pour "génocide", devant la Cour pénale internationale. 


Anaïs Condomines

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