Première rencontre entre Donald Trump et Theresa May pour esquisser les relations post-Brexit

par Loïc LE CLERC
Publié le 27 janvier 2017 à 10h21, mis à jour le 18 mars 2024 à 15h44
Première rencontre entre Donald Trump et Theresa May pour esquisser les relations post-Brexit
Source : Christopher Furlong / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

DIPLOMATIE - Pour sa première rencontre internationale, Donald Trump accueille Theresa May à la Maison Blanche. A cette occasion, il donnera sa première conférence de presse en tant que président des Etats-Unis.

Ce sera la première rencontre entre le président américain et un de ses homologues étrangers. Donald Trump reçoit ce vendredi 27 janvier la Première ministre britannique Theresa May pour évoquer les liens commerciaux post-Brexit et donner une impulsion différente à "la relation spéciale" entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Si l'on peut parler de coup diplomatique, Theresa May sait aussi que ses faits et gestes seront scrutés à la loupe par les alliés des Etats-Unis qui s'interrogent sur l'attitude à adopter face au nouveau président américain arrivé au pouvoir avec comme slogan en bandoulière : "l'Amérique d'abord". Comme l'a montré l'entrée en matière, tendue et chaotique, de l'administration Trump avec le voisin mexicain autour du projet d'un mur à la frontière, la diplomatie américaine entre dans une ère nettement plus imprévisible.

Première conférence de presse du président Trump

Les deux dirigeants s'exprimeront lors d'une conférence de presse commune à 13h (19h, heure française) qui sera aussi la première de Donald J. Trump en tant que président de la première puissance mondiale. "Parfois, les contraires s'attirent", a confié, dans une étonnante formule, Theresa May, fille de pasteur réservée, évoquant sa future rencontre avec l'exubérant et imprévisible homme d'affaires septuagénaire.

Sa décision de se rendre à Washington une semaine après la prestation de serment du magnat de l'immobilier a suscité une controverse au Royaume-Uni où les propos de ce dernier sur les musulmans, les femmes ou encore l'usage de la torture ont du mal à passer. Le Royaume-Uni espère que les discussions sur un futur accord commercial avec Washington démarrent rapidement mais sa marge de manœuvre reste limitée tant que le divorce avec l'Union européenne n'est pas prononcé.

Le Royaume-Uni peut "discuter" d'un éventuel accord de libre-échange avec un pays tiers, mais pas "négocier" tant qu'il reste membre de l'UE, lui a rappelé la Commission européenne.

Les conseils de Theresa May à Donald Trump

"Je n'ai pas encore de secrétaire au Commerce", a souligné jeudi Donald Trump dénonçant l'obstruction de ses adversaires démocrates qui retardent la confirmation par le Sénat de son candidat, Wilbur Ross. "Ils veulent parler échanges, alors je m'en occuperai moi-même, ce n'est pas un problème", a-t-il ajouté, amusé.

A la veille de son tête-à-tête avec l'homme d'affaires novice en politique, Theresa May a profité d'un discours devant les élus républicains, rassemblés à Philadelphie, pour poser quelques balises. Oui, il est impératif de réformer les Nations Unies mais elles restent "vitales". Oui, les grandes organisations internationales, de la Banque mondiale au Fonds monétaire international, sont imparfaites, mais elles jouent un rôle central. Et l'Otan, a-t-elle souligné, reste "la pierre angulaire de la défense de l'Occident".

Mais c'est sur la Russie de Vladimir Poutine, pour lequel Donald Trump ne cache pas une forme d'admiration, que Theresa May a été le plus explicite. "Quand on parle de la Russie, il est sage comme souvent de prendre exemple sur le président (Ronald) Reagan qui, dans ses négociations avec son homologue russe d'alors, Mikhaïl Gorbatchev, avait l'habitude de suivre cet adage 'faites confiance, mais vérifiez'".

Avec le président Poutine, mon conseil c'est 'coopérez, mais prenez garde'.
Theresa May

Un moment difficile pour les médias

La conférence de presse dans les salons de la Maison Blanche sera, en elle-même, un rendez-vous de taille pour le nouveau président. Lors de la dernière en date, le 11 janvier à la Trump Tower de New York, il s'en était pris avec virulence aux médias.

Jeudi, c'est l'un de ses plus proches conseillers, Steve Bannon, qui s'est chargé de sonner la charge, avec une virulence rare. "Les médias ici sont le parti d'opposition. Ils ne comprennent pas ce pays", a-t-il affirmé dans un entretien au New York Times. "Les médias (...) devraient se taire et écouter juste un instant". Et ce n'est que le début.


Loïc LE CLERC

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