Prix qui flambent, avions cloués au sol... : le scénario noir d'un Brexit sans accord au Royaume-Uni

Publié le 22 octobre 2017 à 17h08, mis à jour le 8 décembre 2017 à 11h23
Prix qui flambent, avions cloués au sol... : le scénario noir d'un Brexit sans accord au Royaume-Uni

OUT - Hausse des droits de douane, départ de banquiers,... . Les conséquences d'une sortie de l'UE sans accord pourraient avoir un retentissement énorme pour l'économie Outre-manche. Retour sur un scénario extrême.

Face aux négociations difficiles entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne, la possibilité d'un Brexit sans accord se dessine. La Première ministre conservatrice Theresa May n'écarte pas cette hypothèse, rejoignant une frange de son parti. Mais ce divorce sans concession ne serait pas sans conséquence. Tour d'horizon de cet impact par secteurs d'activités.

Finances

 Les institutions financières implantées au Royaume-Uni perdraient leur "passeport financier" qui leur permet de proposer leurs services sur l'ensemble du continent. De nombreux grands noms de la finance ont déjà promis de renforcer leur présence au sein de l'UE, que ce soit à Francfort, Paris, Amsterdam ou Dublin. Le lobby TheCityUK a estimé que dans le scénario du pire le Royaume-Uni pourrait perdre entre 65.000 et 75.000 emplois financiers.

Droits de douane

Sans accord, le Royaume-Uni perdrait ses avantageux droits de douane en ce qui concerne les échanges avec l'UE. Le Royaume-Uni devrait alors négocier de nouveaux accords commerciaux avec l'Union mais aussi avec les 58 pays liés à l'UE par un accord de libre-échange, ou à défaut suivre les régles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).  "Il est très probable qu'il coûterait plus cher au Royaume-Uni de commercer avec les mêmes marchés", prévenait il y a quelques mois Roberto Azevedo, directeur général de l'OMC. Coût supplémentaire estimé pour les exportateurs britanniques : 7,2 milliards d'euros.

Selon la fédération des commerçants britanniques (BRC), le nombre de déclarations douanières dans les ports du pays s'envolerait à 255 millions par an contre 55 millions actuellement. Forçant les marchandises à rester à quai jusqu'à deux ou trois jours de plus afin d'accomplir les formalités nécessaires. Même problème pour les transports routiers : "La réintroduction de contrôles douaniers obligatoires mènera à des situations déjà vues auparavant : de longues queues de camions à Douvres", estimait ainsi Michel Barnier, négociateur en chef de la Commission, en mars dernier.

Denrées alimentaires

Les produits agricoles, particulièrement protégés par l'UE, seraient justement soumis à une série de droits de douane élévés. Selon la fédération des commerçants britanniques (BRC), le prix du fromage pourrait augmenter de plus de 30%. Un morceau de parmesan italien vendu 5.5 euros au supermarché passerait à plus de 7 euros. Le coût moyen des biens alimentaires importés de l'UE bondirait de 22%, selon la BRC, alors que le Royaume-Uni importe de l'Europe environ 60% de la nourriture vendue dans le pays, surtout les fruits et les légumes.

Une minute pour comprendre - Brexit : l'article 50Source : Sujet JT LCI
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Electricité

L'industrie nucléaire serait frappée de plein fouet par la sortie du pays d'Euratom, le régulateur européen du secteur. Le pays pourrait avoir du mal à faire venir les matériaux nécessaires à son industrie nucléaire et au fonctionnement de ses réacteurs, au moment même où il veut faire construire de nouvelles centrales. L'association nucléaire britannique a averti d'un "risque de perturbations importantes", alors que l'atome fournit environ 20% de la production d'électricité du Royaume-Uni.

Transport aérien

Les compagnies aériennes du Royaume-Uni et de l'UE ne pourraient plus proposer de vols entre les deux territoires. Le premier transporteur européen, l'irlandais Ryanair, brandit cette menace depuis plusieurs mois. "Il est en théorie concevable qu'en cas de scénario d'absence d'accord le trafic aérien soit arrêté entre le Royaume-Uni et l'UE le 29 mars 2019", jour effectif du Brexit, a déclaré le ministre des Finances Philip Hammond. Mais "personne ne peut penser sérieusement que c'est ce qui va arriver", a-t-il toutefois ajouté.

Frontières

Des points de contrôle feraient leur retour tout au long des 499 kilomètres de frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Ce serait autant de complications pour les 30.000 personnes qui la traversent chaque jour, le plus souvent pour travailler, sans compter que cela pourrait raviver les tensions communautaires pour l'heure en sommeil.


La rédaction de TF1info

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