"Bientôt, il sera trop tard" : le cri d'alarme de plus de 15.000 scientifiques face à la dégradation de la planète

Publié le 15 novembre 2017 à 16h15, mis à jour le 15 novembre 2017 à 16h38
"Bientôt, il sera trop tard" : le cri d'alarme de plus de 15.000 scientifiques face à la dégradation de la planète
Source : sipa

ENVIRONNEMENT - En pleine Cop23, plus de 15.000 scientifiques de 184 pays ont lancé, dans une déclaration publiée lundi 13 novembre, un avertissement face aux risques de déstabilisation de la planète. En cause : l’absence de mesures pour préserver l'environnement et les écosystèmes.

Par milliers, ils tirent la sonnette d'alarme. Pas moins de 15.364 scientifiques, de 184 pays, poussent ce lundi un cri d'alarme sur l'état de la planète. Ils l'assurent sans détour : "Bientôt, il sera trop tard".

"L'humanité ne fait pas ce qui devrait être entrepris de manière urgente pour sauvegarder la biosphère menacée", jugent les auteurs de cette déclaration. Parmi eux : des physiciens, des chimistes, des astronomes ou des agronomes… Autant de spécialistes qui dressent un panorama inquiétant. Disponibilité de l'eau potable, déforestation, baisse du nombre de mammifères, émissions de gaz à effet de serre : tous ces voyants sont en effet dans le rouge et les réponses sont décevantes, à l'exception des mesures internationales prises pour stabiliser la couche d'ozone dans la stratosphère, estiment ces scientifiques dont l'appel paraît dans la revue BioScience.

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La perte de près de 120,4 millions d'hectares de forêts

Depuis 25 ans, la quantité d'eau potable disponible dans le monde par habitant a diminué de 26% et le nombre des zones mortes dans les océans a augmenté de 75%. L'appel cite également la perte de près de 120,4 millions d'hectares de forêts converties pour la plus grande partie en terres agricoles, un net accroissement des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et des températures moyennes du globe. Ces scientifiques pointent aussi l'augmentation de 35% de la population mondiale et une réduction de 29% du nombre de mammifères, de reptiles, d'amphibiens, d'oiseaux et de poissons. 

Pour ces scientifiques, la pilule est d'autant plus difficile à avaler qu'un avertissement a déjà été émis. C'était en 1992, quand l'ONG "Union of Concerned Scientists" avec plus de 1.700 cosignataires, avait émis "l'avertissement des scientifiques du monde à l'humanité". Ils argumentaient que l'impact des activités de l'homme sur la nature allaient probablement aboutir "à de grandes souffrances humaines" et à "mutiler la planète de manière irrémédiable".

Des mesures préconisées pour inverser la tendance

25 ans plus tard, les scientifiques estiment que la vaste majorité des menaces précédemment identifiées subsistent et que "la plupart s'aggravent". Malgré tout, il est encore possible selon eux d'inverser ces tendances pour permettre aux écosystèmes de retrouver leur durabilité. Parmi les mesures recommandées, les auteurs de l'appel suggèrent la création d'un plus grand nombre de réserves naturelles terrestres et marines et un renforcement des lois contre le braconnage et des restrictions plus sévères du commerce des produits de la vie sauvage. 

Pour freiner la croissance démographique dans les pays en développement, ils préconisent une plus grande généralisation du planning familial et des programmes d'éducation des femmes. Ces scientifiques plaident aussi pour des mesures encourageant un régime alimentaire plus à base de plantes et l'adoption à grande échelle des énergies renouvelables et d'autres technologies vertes.

Mercredi 15 novembre, Emmanuel Macron, qui se présente en défenseur de l'environnement à l'échelle mondiale mais se trouve contesté pour certains de ses choix dans les frontières hexagonales (manque d'empressement sur le retrait du nucléaire ou l'arrêt du glyphosate...), a commencé son discours de la Cop23 avec un clin d'oeil aux scientifiques : "Le seuil de l'irréversible a été franchi".


La rédaction de TF1info

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