RDC : la tension monte dans le pays avant la fin du mandat de Kabila

Publié le 19 décembre 2016 à 19h40
RDC : la tension monte dans le pays avant la fin du mandat de Kabila
Source : Griff Tapper / AFP

TENSIONS - Des centaines de personnes se sont rassemblées à Kinshasa ce lundi contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le dernier mandat expire à minuit. Ils ont bravé au passage l'interdiction de manifester.

La tension monte en République démocratique du Congo à la veille de la fin de mandat du président Joseph Kabila. Les forces de sécurité ont bloqué l'accès à l'université de la capitale, Kinshasa, où de petits groupes brandissant des cartons rouges s'étaient rassemblés dans la matinée.

Ils voulaient faire évader les détenus de la prison centrale.
Fabrice Kakubuzi, activiste présent dans la ville

Les magasins sont restés fermés dans d'autres quartiers de la ville et les rues étaient quasiment désertes par crainte de violences dans ce bastion de l'opposition, une ville tentaculaire de 12 millions d'habitants. Dans l'est du pays, des miliciens Mai Mai ont attaqué une prison, à Butembo, déclenchant une fusillade avec les forces de sécurité au cours de laquelle sept personnes ont été tuées, dont un soldat sud-africain de l'ONU, un officier de police et cinq assaillants.

41 personnes arrêtées à Goma

Dans la ville de Goma, également dans l'Est, 41 personnes ont été arrêtées pour avoir violé l'interdiction de manifester. L'élection présidentielle qui devait permettre de trouver un successeur à Kabila a été repoussée au moins à avril 2018, la raison invoquée étant d'ordre logistique et financier.

Certains dirigeants de l'opposition ont déclaré que Joseph Kabila pouvait rester en fonction jusqu'à cette date, et la Cour constitutionnelle a elle aussi rendu un arrêt en ce sens. Mais le principal bloc de l'opposition ne l'entend pas de cette oreille et les négociations menées sous la médiation de l'Eglise catholique n'ont pas permis de trouver un compromis avec le pouvoir.

"Mardi, ce sera le chaos"

"Le mandat de Kabila se termine à 23h59. Mardi, ce sera le chaos", a promis Hugue Ilunda, un étudiant kinois de 21 ans. Les jeunes activistes congolais disent s'inspirer de la situation au Burkina Faso, où d'immenses manifestations de rue avaient entraîné, en 2014, la chute du président Blaise Compaoré, après vingt-sept ans au pouvoir.

Comme au Burkina Faso, le mécontentement des Congolais est alimenté par les difficultés économiques. La chute des cours des matières premières a contraint le gouvernement a des coupes budgétaires et entraîné une chute de 30% de la monnaie nationale. La situation à Kinshasa était calme ce lundi mais l'armée a été déployée en masse aux alentours. On craint, dans les milieux  diplomatiques, que la situation n'échappe à tout contrôle, au point de faire replonger la RDC, anciennement Zaïre, dans la guerre civile, comme durant la période 1996-2003. Le gouvernement belge, l'ancienne puissance coloniale, a appelé ses ressortissants à quitter le pays.


La rédaction de TF1info

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