Le ministre de l'Economie russe inculpé pour "extorsion de pot-de-vin"

Barbara Azaïs
Publié le 15 novembre 2016 à 11h40, mis à jour le 15 novembre 2016 à 11h51
Le ministre de l'Economie russe inculpé pour "extorsion de pot-de-vin"

CORRUPTION - Le ministre de l'Economie russe a été interpellé en pleine nuit par des agents des services secrets mardi alors qu'il recevait un pot-de-vin de deux millions d'euros de la part du géant russe Rosneft pour l'acquisition du pétrolier Bachneft.

Il a été arrêté en pleine nuit par des agents des  services secrets. Le ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaïev, a été inculpé mardi pour "extorsion de pot-de-vin". Il est soupçonné d'avoir exigé deux millions de dollars pour donner son feu vert à une importante transaction pétrolière. Au gouvernement de Vladimir Poutine depuis 2013, il encourt désormais une peine de prison allant de huit à quinze ans. 

Selon un communiqué officiel du Comité d’enquête de Russie, principal organe d’enquête du pays, le ministre aurait reçu cette somme en échange de son approbation de l'acquisition par le géant pétrolier semi-public russe Rosneft du pétrolier Bachneft, propriété de l'Etat. En août, le Premier ministre russe Dimitri Medvedev avait décidé de reporter la privatisation du pétrolier, en accord avec le chef d’Etat russe, sans nen préciser la raison. 

L'arrestation fait suite à une "opération d'infiltration"

"Oulioukaïev a été pris la main dans le sac en train de recevoir un pot-de-vin", a déclaré Novosti Svetlana Petrenko, porte-parole du Comité d'enquête. "Il s'agit d'une extorsion pour obtenir un pot-de-vin de représentants de Rosneft, accompagnée de menaces". Cette dernière a également précisé que la vente de la majorité du pétrolier à Rosneft n'était pas en cause. "L'acquisition des parts de Bachneft a été effectuée de manière légale et n'est pas visée par l'enquête". 

Le groupe pétrolier n’a pas commenté l’arrestation d’Alexeï Oulioukaïev, alors que le Premier ministre, lui, a estimé qu’il s’agissait de très "graves accusations" et que "seul un tribunal" pourrait "décider". Selon une source policière,  l’arrestation fait suite à une "opération d'infiltration", après que des enquêteurs eurent obtenu "des preuves solides" en "procédant à des écoutes de ses conversations et des conversations de ses associés".


Barbara Azaïs

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