Scrutin sous haute tension au Venezuela : 41% de participation, un candidat chaviste et un leader de l'opposition tués

Publié le 31 juillet 2017 à 6h38, mis à jour le 31 juillet 2017 à 15h54
Scrutin sous haute tension au Venezuela :  41% de participation, un candidat chaviste et un leader de l'opposition tués

TENSIONS - 41% des Vénézuéliens se sont déplacés, ce dimanche, au scrutin pour l'élection d'une Assemblée constituante boycotté par l'opposition au pouvoir chaviste. Un scrutin qui s'est déroulé dans un contexte particulièrement tendu, puisqu'un des leaders de l'opposition ainsi qu'un avocat chaviste, un des candidats à la Constituante ont été assassinés.

41,53%. C'est le taux de participation à l'élection de l'Assemblée constituante délivré par les autorités, lundi 31 juillet. Un chiffre a priori faible, mais qui doit être contextualisé avec le boycott de l'opposition menée par Henrique Capriles. Un "succès populaire" pour le président Maduro, et une "fraude" pour son principal opposant. 

C'est dans un contexte de violence intense que s'est déroulé cette élection, puisque plusieurs personnalités politiques y ont trouvé la mort. D'abord un candidat chaviste, victime de tirs par balle dans la nuit de samedi à dimanche. "Un groupe a fait irruption et lui a tiré dessus à plusieurs reprises." Sans évoquer de mobile ou donner de plus amples précisions, le, ministère public vénézuélien (ndlr : sorte de "super parquet", il s'agit d'un organe d'Etat chargé de faire respecter les lois et de lancer les procédures de justice mais qui ne dépend pas du ministère de la Justice) a fait savoir sur Twitter que José Felix Pineda, un avocat de 39 ans candidat à l'Assemblée constituante que les électeurs sont appelés à désigner ce dimanche, a été assassiné par balle à son domicile de Ciudad Bolivar, dans le sud-est du pays, dans la nuit de samedi à dimanche. 

Il était le deuxième candidat à être tué : le 10 juillet, José Luis Rivas, 42 ans, avait été abattu en pleine campagne électorale dans la ville de Maracay, à une centaine de kilomètres à l'ouest de la capitale Caracas. 

Signe de l'extrême tension qui règne actuellement au Venezuela, le dirigeant de l'opposition Ricardo Campos, 30 ans, a lui aussi été tué par balle à Cumana, dans l'Etat de Sucre, lors d'une manifestation contre la Constituante. Un meurtre qui a précédé celui de trois autres hommes, âgés de 28, 39 et 43 ans, eux aussi abattus à l'arme à feu au cours de protestations dans les Etats de Mérida et de Barquisimeto, dans l'ouest, puis ceux d'un militaire et de deux adolescents, de 13 et 17 ans, dans l'Etat de Tachira, dans l'ouest toujours. 

Ébranlé par une crise profonde et interminable, le Venezuela est secoué depuis début avril par un large mouvement de contestation contre le président Nicolas Maduro. Plus de 115 personnes ont perdu la vie en raison de la répression du régime.

Voulu par Nicolas Maduro lui-même afin de renforcer son pouvoir, le scrutin se déroule dans un climat de haute tension. Alors que plus de sept millions de Vénézuéliens avaient rejeté la création de cette Constituante le 16 juillet dernier à l'occasion d'un référendum officieux, l'opposition a appelé à descendre dans les rues pour empêcher le bon déroulement du vote. 

Les électeurs sont appelés à choisir les 545 membres de la future Assemblée parmi les quelque 6120 candidats, tous affiliés au Parti socialiste au pouvoir et à ses alliés. 


Alexandre DECROIX

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