Séismes : pourquoi l’Italie est si fréquemment touchée ?

Publié le 24 août 2016 à 16h30
Séismes : pourquoi l’Italie est si fréquemment touchée ?
Source : FILIPPO MONTEFORTE / AFP

DECRYPTAGE - Un puissant séisme a frappé tôt mercredi l'Italie, faisant au moins 38 morts et des dizaines de bâtiments détruits. Un événement impossible à prévoir mais néanmoins guère étonnant.

Des localités quasiment rayées de la carte, au moins 38 morts et un pays en deuil. Le bilan est lourd ce mardi en Italie, où un séisme de magnitude 6 a partiellement détruit au moins trois villages dans une région montagneuse au nord-est de Rome. Une région qui, en raison de son emplacement, est régulièrement secouée par des tremblements de terre.

Déjà, le 20 mai 2012, une secousse de magnitude 6 avait fait 25 morts entre Modène et Ferrare (nord). Trois ans plus tôt, le 6 avril 2009, un séisme de magnitude 6,3, avait également été ressenti en pleine nuit dans la capitale italienne, faisant plus de 300 morts dans la région de l'Aquila (centre). "L’Italie est l’un des pays les plus exposés au niveau européen, avec de nombreux séismes de cette taille-là", a expliqué à LCI Antoine Schlupp, sismologue à l'Institut de physique du globe. En cause : les différentes structures qui traversent l'ensemble de la chaîne des Apennins, qui parcourent l'Italie sur 1.000 kilomètres, du nord au sud.

"Un gap sismique"

Selon le sismologue, ces structures se brisent par morceaux. "Un morceau a cassé en 2009 lors du séisme de l'Aquila (…) Puis un autre événement, plus au nord, en 1997. Entre les deux, une zone qui n'avait pas encore cassé récemment, qui est la zone qui a cassé cette nuit. C'est ce que l'on appelle un "gap sismique", une zone où l'on s'attend à avoir un événement sans pouvoir le prédire."

Un événement qui, en général, s’accompagne systématiquement de répliques. Plus d’une quarantaine ont d’ailleurs déjà été enregistrées, dont une de magnitude 5,4. "Ces répliques vont continuer dans les heures, dans les jours qui vont venir, précise Antoine Schlupp. Elles vont diminuer en termes d'énergie, d'intensité. L'énergie va se dissiper, leur nombre va décroître, mais elles vont exister pendant encore très longtemps".


Thomas GUIEN

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