Syrie : l'escale espagnole de navires russes qui fâchait l'Otan et l'UE finalement annulée

Publié le 26 octobre 2016 à 12h35, mis à jour le 26 octobre 2016 à 15h57
Syrie : l'escale espagnole de navires russes qui fâchait l'Otan et l'UE finalement annulée
Source : Gareth Fuller/AP/SIPA

FIN DU BRAS DE FER – L’Espagne, qui se préparait à accueillir des navires de guerre russes dans son enclave de Ceuta pour leur permettre de se ravitailler en carburants avant de repartir pour la Syrie, a annoncé mercredi que Moscou annulait finalement cette escale. Celle-ci n'était pas franchement du goût de l’OTAN et de l’UE, qui ont poussé Madrid à la refuser.

C’est un ravitaillement qui posait problème. Du moins à l’OTAN et à certains représentants de l’Union européenne. Alors que l’Espagne se préparait à accueillir dans son enclave africaine de Ceuta (nord du Maroc) une flotte de bateaux russes passant le détroit de Gibraltar, pour lui permettre de se ravitailler en carburants, le pays a annoncé ce mercredi que la Russie annulait finalement cette escale. De quoi faire taire les voix qui s'élevaient ces dernières heures pour critiquer la démarche. 

Le problème selon elles : cette flottille en route vers la Syrie était susceptible de renforcer les forces russes en présence à Alep. "Nous sommes préoccupés et avons exprimé très clairement le possible usage de ce groupe de combat pour augmenter les frappes aériennes sur les civiles à Alep", avait ainsi déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ajoutant néanmoins qu’il était du ressort de chaque nation de décider d’autoriser ou non des navires étrangers à se réapprovisionner. 

L’Espagne accusée de jouer un double-jeu

Dans la lignée des réserves formulées par Stoltenberg, le chef de files des libéraux au Parlement européen Guy Verhofstadt s’était lui aussi élevé avec force contre la décision ibérique. "Il est scandaleux que l’Espagne, membre de l’OTAN et de l’Union européenne, autorise la flotte russe Kouznetsov (du nom du porte-avions "L'Amiral Kouznetsov" qui mène la flotille, ndlr) à se ravitailler et à recevoir une assistance technique en territoire espagnol", avait blâmé l’ancien Premier ministre belge dans un message publié sur son compte Twitter. 

Elle apporte son soutien à une flotte qui n’a qu’un but : l’annihilation d’Alep et le harcèlement des forces de l’UE et de l’OTAN
Guy Verhofstadt, président du groupe des libéraux et démocrates au Parlement européen

"Seulement la semaine dernière, ce gouvernement espagnol a signé une déclaration du Conseil européen accusant la Russie de crimes de guerre contre des civils à Alep", poursuivait-il. "Pourtant elle apporte son soutien à une flotte qui n’a qu’un but : l’annihilation d’Alep et le harcèlement des forces de l’UE et de l’OTAN."

Une polémique récurrente

Face à ces condamnations, Madrid avait choisi de temporiser, selon El Paìs. Selon le quotidien espagnol, le ministère des Affaires étrangères avait indiqué être en train de réexaminer le permis délivré à la flottille russe pour faire halte à Ceuta, "en fonction des informations communiquées par [ses] alliés et les autorités russes". "L'ambassade de la Fédération de Russie à Madrid vient de nous communiquer qu'elle retirait la demande d'autorisation d'escale pour ces vaisseaux, escale qui est donc annulée", a finalement annoncé mercredi le ministère espagnol des Affaires étrangères dans un communiqué.

À noter que cette polémique entre l’Espagne et l’OTAN n’est pas la première. En mai dernier déjà, Madrid avait en effet été accusé de "trahir" ses alliés en autorisant des bateaux et des sous-marins russes à se ravitailler à Ceuta. Selon un décompte du Times effectué à l’époque, au moins 57 appareils russes s’étaient arrêtés dans les ports espagnols d’Afrique du Nord depuis 2011.

Vidéo. François Hollande sur Alep : "C'est un crime de guerre"Source : Sujet JT LCI
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Alexandre DECROIX

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