GUERRE - Les autorités russes ont annoncé que le dispositif russe mobilisé en Syrie allait être allégé, avec notamment le départ de la flotte aéronavale de la région.
La Russie commence à se retirer de Syrie. Le mois dernier, Vladimir Poutine avait annoncé que la Russie allait réduire sa présence militaire dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu conclu entre le gouvernement syrien et plusieurs groupes de la rébellion sous l'égide de Moscou et d'Ankara.
Ce vendredi 6 janvier, les mesures ont été prises : le porte-avions russe Amiral Kouznetsov, déployé au large de la Syrie, va quitter la zone et regagner son port d'attache, ont annoncé vendredi les autorités militaires russes, citées par les médias nationaux. Ce dernier était déployé dans l'est de la Méditerranée depuis la mi-novembre.
"Les objectifs ont été atteints"
"Conformément à la décision du commandant suprême des forces armées de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, le ministère russe de la Défense commence à réduire le déploiement des forces armées en Syrie", a déclaré le chef d'état-major des forces russes, Valéri Guerassimov. "Les objectifs assignés au groupe aéronaval pendant sa mission ont été atteints", a précisé le commandant des forces russes en Syrie, Andrei Kartopalov.
Le groupe aéronaval constitué autour de l'Amiral Kouznetsov, le seul porte-avions de la marine russe, sera ainsi le premier à être retiré du théâtre des opérations. Depuis septembre 2015, la Russie procède à des frappes aériennes en Syrie. Ses bombardiers ont participé aux raids aériens contre des positions de groupes djihadistes et en soutien à l'armée syrienne qui a repris en décembre le contrôle d'Alep, deuxième ville du pays, sa plus grande victoire depuis le début du conflit il y a plus de cinq ans.
Menace sur les pourparlers d'Astana ?
L'annonce d'allègement survient une semaine après la mise en vigueur, sous l'impulsion de Moscou, du cessez-le-feu. Avec ses alliés turc et iranien, la Russie pousse aujourd'hui à la tenue de négociations de paix, programmées le 23 janvier prochain à Astana, au Kazakhstan.
Des pourparlers menacés par des violations de la trêve, selon les Turcs. Ils appelent Téhéran à faire pression sur Damas et les milices chiites pour les faire cesser. Une dizaine de groupes rebelles syriens ont gelé leur participation aux préparatifs des négociations de paix prévues fin janvier à Astana, accusant les forces de Damas de ne pas respecter la cessation des hostilités en vigueur depuis le 30 décembre.
Même si les violences ont cessé depuis fin décembre sur la plupart des fronts ou ont baissé d'intensité, elles continuent de tuer des civils. Le conflit en Syrie a fait plus de 310.000 morts depuis mars 2011. Il a également provoqué une grave crise humanitaire dans de nombreuses régions où des millions de personnes ont été déplacées.