Turquie : Erdogan instaure l'état d'urgence pour 3 mois

Publié le 20 juillet 2016 à 22h45
Turquie : Erdogan instaure l'état d'urgence pour 3 mois

PUTSCH - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi soir l'instauration de l'Etat d'urgence pour trois mois en Turquie à la suite d'une tentative de coup d'Etat manquée la semaine dernière. Des pays européens pourraient être impliqués, selon le président.

Arrestations, suspensions, limogeages... Cinq jours après la tentative de putsch, Recep Tayyip Erdogan multiplie les purges pour réaffirmer son pouvoir en Turquie. Un coup de balai qui touche 55.000 Turcs selon les chiffres officiels et ceux des médias locaux. Et qui pourrait s’accélérer : "Le coup d’Etat n’est peut-être pas fini", a prévenu le président dans la soirée, annonçant trois mois d’état d’urgence.

Les sanctions semblent concerner l’ensemble de la société turque : enseignement, police, armée, médias…"Presque quotidiennement, de nouvelles mesures sont prises, qui sont contraires à un mode d'action respectant l'Etat de droit", a ainsi déploré mercredi Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel.

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"Eradiquer tous les éléments de l'organisation terroriste impliquée"

Par ailleurs, plus de 9.000 suspects ont été placés en garde à vue ou arrêtés, sans que l'on sache dans l'immédiat s'ils étaient comptabilisés parmi les quelque 55.000 victimes des purges. Selon l’agence de presse Anadolu, 99 généraux et amiraux ont été placés en détention provisoire en attente de leur procès. L'aide de camp de Recep Tayyip Erdogan, Ali Yacizi,a été placé en détention.

De retour dans la capitale pour la première fois depuis ces événements, le président turc a présidé un Conseil de sécurité nationale qui a duré 4h40, puis un conseil des ministres. Le coup d'Etat n'est "peut-être pas fini", il "pourrait y avoir d'autres plans", a indiqué le président, estimant au passage que des pays étrangers pourraient être impliqués dans le putsch. Et d’ajouter pour justifier l’instauration de l’état d’urgence : "Cela est nécessaire pour éradiquer rapidement tous les éléments de l'organisation terroriste impliquée dans la tentative de coup d'Etat".

Un peu plus tôt dans la journée, le président avait également tenu à réagir aux propos de Jean-Marc Ayrault, le chef de la diplomatie française critiquant la purge en Turquie. "Il devrait se mêler de ses affaires", a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans une interview à Al-Jazeera. "Est-ce qu'il a l'autorité pour faire ces déclarations à mon propos? Non, il ne l'a pas. S'il veut une leçon de démocratie, nous pouvons aisément lui donner", a-t-il poursuivi.

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La rédaction de TF1info

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