Un blogueur russe chasse des Pokémons dans une église et écope de trois ans et demi de prison avec sursis

Publié le 11 mai 2017 à 20h50

Source : Sujet TF1 Info

GAME OVER - Un tribunal d'Ekaterinbourg, dans l'Oural, a condamné jeudi à trois ans et demi de prison avec sursis un blogueur russe qui avait chassé des Pokémons dans une église. Il en avait même tiré une vidéo diffusée sur Internet.

Rouslan Sokolovski, 22 ans, a été reconnu coupable d'"incitation à la haine et d'insulte à l'égard des sentiments religieux des croyants". Athée revendiqué, et ulcéré par une émission télévisée expliquant qu'il était juridiquement risqué de jouer à Pokémon Go dans une église, il avait choisi de s'y essayer l'été dernier dans la cathédrale de Ekaterinbourg, construite sur les lieux de l'exécution en 1918 du dernier tsar de Russie Nicolas II et de sa famille.

Ainsi, il s'était filmé attrapant plusieurs créatures virtuelles, y compris durant un office, avec en bande-son une musique reprenant une fausse prière ponctuée de jurons.

Dans d'autres vidéos sur son compte YouTube, il comparait Jésus Christ à un zombie et affirmait que Dieu n'existait pas. Trop d'outrances pour ne pas froisser les sensibilités russes...

Résultat : 3 ans et demi de prison avec sursis

Ses déclarations sont "irrespectueuses de la société" et "ces actes sont des actes extrémistes", a estimé la juge Ekaterina Choponiak, au cours de l'énoncé du jugement qui a duré environ trois heures.

Sa condamnation sera assortie d'une mise à l'épreuve de trois ans durant lesquels Rouslan Sokolovski n'aura pas le droit de changer d'emploi ou de résidence sans autorisation spéciale ou participer à des manifestations.

L'ombre des Pussy Riot plane sur l'affaire Pikachu

Cette affaire, que l'on pourrait qualifier de "Pikachugate", fait écho à celle des Pussy Riot, jeunes femmes condamnées à deux ans de prison pour une "prière punk" en 2012 contre Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Un porte-parole de l'Eglise orthodoxe russe, Serapion Mitko, a déclaré à l'agence publique RIA Novosti espérer que M. Sokolovski "tirera les bonnes conclusions" de cette affaire, en estimant que cette décision de la justice russe était une preuve de son humanisme.
  

De son côté, le jeune blogueur a affirmé à la presse être "content de rester en liberté" et a estimé que la décision judiciaire était synonyme de "quasi-acquittement".

Accueilli par une foule de ses partisans à sa sortie du tribunal, il a promis de se montrer désormais "très calme et tranquille" pour respecter les conditions du sursis.


La rédaction de TF1info

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