Un mur de glace souterrain contre l'eau radioactive à Fukushima

par Maud VALLEREAU
Publié le 26 mai 2014 à 18h52
Un mur de glace souterrain contre l'eau radioactive à Fukushima

JAPON - L'Autorité de sûreté nucléaire a avalisé lundi le projet de construction d'un mur de glace souterrain pour ralentir l'accumulation d'eau radioactive dans le sous-sol de la centrale Fukushima.

Construire un mur de glace pour contrer le danger. Non il ne s'agit pas du scénario de la série Game of Thrones, mais du plan de la société Tokyo Electric Power (Tepco), exploitante de la centrale de Fukushima, pour freiner l'accumulation d'eau radioactive dans le sous-sol du site accidenté après le tsunami de 2011.

L'Autorité de sûreté nucléaire japonaise a en effet donné lundi son accord à ce projet souterrain proche du fantastique. Il y a urgence car sur place, la situation est loin d'être enchanteresse : l'eau saine dévale les collines, passe sous la centrale et se mélange avec l'eau hautement contaminée, issue du refroidissement des réacteurs. D'où l'idée de congeler le sol, sur 1,5 kilomètre de long, pour bloquer les écoulements. Pour ce faire, les ingénieurs installeront des canalisations remplies de liquide réfrigérant.

Début des travaux en juin

Selon le correspondant du Monde au Japon, la construction du mur de glace se heurtait jusqu'à présent aux réserves de l'Autorité de régulation du nucléaire, qui reprochait à la société nippone de ne pas avoir fourni les éléments prouvant la sûreté et l'efficacité d'un projet sans précédent par son ampleur.

Depuis le début de la catastrophe, ce problème d'eau est devenu un casse-tête pour la compagnie. L'eau souillée est actuellement stockée dans de gigantesques réservoirs installés à la hâte. Le rythme de flux est si soutenu que Tepco doit en ajouter entre 20 et 40 nouveaux par mois. Résultat, plus de 435.000 mètres cubes de liquide patientent aujourd'hui dans un millier de réservoirs plus ou moins fiables.

En attendant que le mur, dont les travaux débuteront en juin, soit construit, l'entreprise a commencé début avril à pomper l'eau souterraine en amont, avant qu'elle ne soit contaminée sous les bâtiments. Elle est ensuite analysée puis rejetée dans l'océan Pacifique. Un scandale pour les organisations écologistes, un crève-cœur pour les pêcheurs de la région. Malgré les risques et le manque de confiance dans la société Tepco, ils ont donné leur assentiment à ce déversement. Un moindre mal en attendant mieux.


Maud VALLEREAU

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