SYRIE - Après plusieurs jours de bombardements intensifs, l'armée syrienne a repris aux mains des rebelles le quartier de Massaken Hanano, en Syrie. Les combats ont poussé de nombreux habitants à l'exode. Alors qu'ils reviennent petit à petit dans la ville, ils découvrent un champ de ruines.
Il y a encore cinq jours, le quartier de Massaken Hanano était entre les mains des rebelles. Mais après plusieurs jours de bombardements, il se trouve aujourd'hui de nouveau sous l’égide de l’armée syrienne.
Aussi, certains des habitants qui avaient fui les combats, commencent petit à petit à revenir à Massaken Hanano. Mais leur quartier n'est plus que ruines. Ici, quelques enfants n’ont jamais rien connu d’autre que la guerre tandis que les autres racontent comment leur quotidien a changé du tout au tout. Le jeune Amal, 13 ans, explique que son école a été fermée il y a deux ans déjà, après qu’un obus s'est écrasé non loin de l’établissement. Hanan Mahmoud, son bébé dans les bras, explique quant à elle que les militaires syriens ont emmené son mari, accusé d’insurrection.
Seule consolation pour ces habitants : désormais aux mains du régime, Massaken Hanano n'aura plus à subir les bombardements de l'armée syrienne. Mais à quel prix ?
#Syrie #Alep #SAA et ses Alliés prennent le contrôle total du district de #Massaken #Hanano Carte via @Tutomap pic.twitter.com/bgYYj9uZFo — WorldStrat (En-Fr) (@world_strat) 26 novembre 2016
Un "exode"
A l’été 2012, Massaken Hanano a été symboliquement le premier quartier capturé par les rebelles. L’ex-capitale économique de la Syrie s’est alors vue divisée en deux avec, à l’ouest, les zones contrôlées par le régime et, à l’est, les quartiers contrôlés par les insurgés. Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 novembre, 500 civils ont quitté Alep-Est pour fuir les combats. Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, explique : "C’est le premier exode de ce genre d’Alep-Est".
Le 15 novembre dernier, l’armée syrienne a lancé une offensive d’envergure sur la partie d’Alep se trouvant encore entre les mains des rebelles. Selon l’OSDH, 212 civils, dont 27 enfants, ont péri depuis cette date dans les quartiers de l’est de la ville. Outre les bombardements quotidiens, les 250.000 habitants des zones tenues par les rebelles manquent de tout en raison du siège imposé depuis juillet par le régime, précise l’AFP. Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 300.000 victimes.