Après avoir dénoncé les violences à Charlottesville, Trump renvoie dos à dos suprémacistes blancs et antiracistes

par Xavier MARTINAGE
Publié le 16 août 2017 à 6h20
Après avoir dénoncé les violences à Charlottesville, Trump renvoie dos à dos suprémacistes blancs et antiracistes

POLÉMIQUE - Après la mort d’Heather Heyer samedi à la suite d’un rassemblement de mouvements américains d’extrême-droite, Donald Trump avait été accusé d’indulgence envers ces groupuscules. Il avait ensuite dénoncé lundi les "violences racistes" qui ont eu lieu dans la ville, avant de déclarer de nouveau mardi qu'il y a "des torts des deux côtés". Une sortie qui provoque de nombreuses réactions.

Il fallait éteindre le feu. Après avoir condamné "toutes les formes de violence" suite aux affrontements qui ont eu lieu samedi à Charlottesville (tuant une personne, Heather Heyer), Donald Trump avait dû clarifier sa pensée lundi soir, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. Le Président américain, acculé depuis deux jours et accusé d’indulgence envers les violences de l'extrême-droite, s’était ensuite  montré plus ferme, en dénonçant notamment les agissements de ces groupuscules. "Le racisme, c’est le mal", avait-il notamment déclaré en dénonçant les "suprémacistes, le KKK (Ku Klux Klan) et les néo-nazis".

"La nation a droit à une réponse après l’attaque horrible de Charlottesville. J’ai rencontré le directeur général du FBI et le procureur général qui ont ouvert une enquête en droit civil. Tous ceux qui ont agi de manière criminelle lors des violences de samedi, vous serez condamnés", avai-il alors menacé. Pour rappel, une femme de 32 ans a été tuée à Charlottesville quand un sympathisant néo-nazi de 20 ans, James Fields, a intentionnellement percuté avec son véhicule des contre-manifestants.

J'ai regardé de très près, de beaucoup plus près que la plupart des gens. Vous aviez un groupe d'un côté qui était agressif. Et vous aviez un groupe de l'autre côté qui était aussi très violent. Personne ne veut le dire
Donald Trump

"Quelle que soit la couleur de notre peau, nous vivons tous avec les mêmes lois, nous saluons le même drapeau. Ceux qui recours à la violence en son nom sont des criminels et des voyous, y compris le KKK, les néo-nazis et  les suprémacistes blancs (...) qui sont à l'opposé de tout ce qui nous est cher en tant qu'Américains", avait il encore précisé. Avant de conclure : "Justice sera donnée. Nous condamnons avec fermeté les actes de sectarisme et de violence aux Etats-Unis."

Voilà, une belle tentative de rattrapage de polémique qui, en plus d'avoir très peu convaincu outre-Atlantique, vient d'être quasiment anéantie par une nouvelle sortie hasardeuse du président dans américain mardi soir. Car lors d'un échange houleux avec les journalistes depuis la Trump Tower à New York, Trump a encore une fois tenté d'expliquer que sa première déclaration, samedi, lorsqu'il avait renvoyé les différentes parties dos à dos, était due au manque d'informations dont il disposait.

"Quand je fais une déclaration, j'aime être correct. Je veux les faits. Les événements venaient d'avoir lieu", a-t-il encore déclarer, avant de déraper une nouvelle fois sous le feu des questions : "J'ai regardé de très près, de beaucoup plus près que la plupart des gens. Vous aviez un groupe d'un côté qui était agressif. Et vous aviez un groupe de l'autre côté qui était aussi très violent. Personne ne veut le dire"... Et de résumer sa pensée, qui était sa première juste après les événements de Charlottesville par un "je pense qu'il y a des torts des deux côtés". Qui devrait à nouveau nourrir la polémique.

Déjà, les réactions se multiplient, à l'instar de celle du basketteur Lebron James. "Il y a toujours eu de la haine raciale aux Etats-Unis. On le sait, mais Donald Trump l'a remise à la mode!", a tweeté le joueur des Cleveland Cavaliers.


Xavier MARTINAGE

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