ATTENTAT - Le bilan de l'attentat - toujours pas revendiqué - perpétré mercredi dernier dans le quartier des ambassades et des institutions de Kaboul a été considérablement revu à la hausse par les autorités ce mardi, dépassant à présent les 150 morts. Le précédent faisait état de 90 morts et d'au moins 400 blessés.
Jamais au XXIe siècle Kaboul n'avait payé un si lourd tribut à cause du terrorisme. Le bilan de l'attentat - toujours pas revendiqué - perpétré mercredi dernier dans le quartier des ambassades et des institutions de la capitale afghane a été considérablement revu à la hausse par les autorités ce mardi, dépassant à présent les 150 morts. Le précédent bilan faisait jusqu'alors état de 90 morts et d'au moins 400 blessés.
"Plus de 150 fils et filles d'Afghanistan, innocents, ont été tués et plus de 300 blessés ont été hospitalisés avec des brûlures ou des membres amputés", a déclaré le président Ashraf Ghani à l'occasion d'une conférence multinationale pour la paix et alors que son gouvernement est fragilisé en raison de la recrudescence des tensions politiques et ethniques dans le pays. Le chef de l'Etat, qui suspecte les talibans d'être liés à l'attaque, leur a d'ailleurs lancé un ultimatum, les appelant à saisir la "dernière chance" pour la paix, sous peine de "conséquences".
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Un cratère de plusieurs mètres sur les lieux de l'attaque
Ashraf Ghani a par ailleurs ajouté que le camion de vidange ayant servi à l'attentat était bourré d'explosifs de "qualité militaire", expliquant vraisemblablement la violence de l'explosion ressentie à des centaines de mètres à la ronde. Sur le site de l'attaque, un gigantesque cratère de plusieurs mètres de profondeur - 4 à 8 m selon les sources - avait en effet été creusé par la déflagration (voir le tweet ci-dessous). Il a été rebouché depuis.
Crater after #Kabul blast today. #Afghanistan pic.twitter.com/sRkpLyG8qP — Aldin Abazović 🇧🇦 (@CT_operative) 31 mai 2017
Depuis l'attentat, des protestataires, dont plusieurs ont été tués lors de heurts avec la police vendredi, tiennent un sit-in près des lieux de l'explosion, réclamant notamment la démission du conseiller à la sécurité nationale Hanif Atmar. Le ministre des affaires étrangères Salahuddin Rabbani, qui dirige le parti majoritairement tadjik Jamiat, a réclamé à son tour cette démission lundi. Mais le président Ghani, issu de l'ethnie pachtoune, y est fermement opposé.
Le chef de la diplomatie a survécu à un attentat non revendiqué qui a fauché samedi des participants aux funérailles d'un protestataire tué par la police. Dans la foulée, il a mis en cause des "terroristes au sein du système", laissant entendre qu'il s'agissait d'un coup monté. Le gouvernement accuse le réseau Haqqani, allié des talibans, de l'attentat de mercredi, et des extrémistes formés dans des écoles coraniques pakistanaises de celui de samedi.