Meurtre du demi-frère de Kim Jong-un : la Corée du Nord, une vieille habituée de l'assassinat politique

Publié le 16 février 2017 à 8h40
Meurtre du demi-frère de Kim Jong-un : la Corée du Nord, une vieille habituée de l'assassinat politique

CORÉE DU NORD - Le demi-frère en disgrâce du "leader suprême" Kim Jong-un a été assassiné lundi à Kuala Lumpur. Rien de très étonnant pour ce pays qui a déjà à son actif une longue liste de meurtres et autres tentatives...

Comme un air de guerre froide… Kim Jong-Nam, qui n'est autre que le demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, a été assassiné lundi. Cet homme de 45 ans, exilé à Macao depuis 2003, a visiblement été empoisonné avec des aiguilles par deux femmes à l'aéroport de Kuala Lumpur. Ces dernières ont ensuite hélé un taxi pour s'enfuir, mais l'une, munie d'un passeport vietnamien, a été arrêtée ce mercredi. Tandis que l'autre, passeport d'un passeport indonésien en poche, a connu le même sort jeudi. Cet assassinat politique semble en tout cas venir rejoindre la liste de ceux menés par les agents de Pyongyang qui, depuis plusieurs décennies, lancent des opérations ciblées, essentiellement contre l'ennemi juré et voisin de la dictature communiste : la Corée du Sud.

Geste de représailles

Du commando dépêché en 1968 à Séoul pour assassiner le président Park Chung-Hee à l'explosion d'une bombe en 1987 dans un avion sud-coréen survolant la mer d'Andaman, la Corée du Nord est devenu un "expert" en matière de règlement de compte digne des meilleurs films d'espionnage. Par exemple en 1996, à Vladivostock, quand le diplomate sud-coréen Choi Duk-Keun est retrouvé frappé à mort. Les médias sud-coréens avaient alors évoqué un geste de représailles à la mort de 25 sous-mariniers nord-coréens après l'échouage de leur sous-marin en Corée du Sud durant une tentative d’infiltration.

Même climat dix ans plus tard, à Séoul, encore. Lorsque Yi Han-Yong, un membre de la famille au pouvoir, a été abattu devant son domicile. Les deux meurtriers n'avaient jamais été capturés. Yi vivait en Corée du Sud depuis sa défection en 1982. Il avait publié ses mémoires dans lesquelles il révélait des détails sur la vie privée des Kim. La publication de ce livre fut considérée comme le mobile de son assassinat.


Thomas GUIEN

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