Venezuela : "Pas plus de morts", le cri du coeur de Sœur Esperanza, une religieuse qui défie la Garde nationale

Publié le 27 avril 2017 à 17h39
Venezuela : "Pas plus de morts", le cri du coeur de Sœur Esperanza, une religieuse qui défie la Garde nationale

SYMBOLE - L'épisode n'a duré que quelques minutes, samedi 22 avril, lors de la "marche du silence" au Venezuela, mais les vidéos et photos de Soeur Esperanza, une religieuse vénézuélienne bravant la Garde Nationale, ont déjà fait le tour du monde.

Elle est devenue un symbole au Venezuela, pays secoué depuis début avril par une vague de manifestations hostiles au président socialiste Nicolas Maduro. Une religieuse, Sœur Esperanza, a décidé de s'interposer entre les forces de sécurité et les manifestants pacifistes, samedi 22 avril, lors d'une "marche du silence". Des images, symboliques certes, mais qui ont déjà fait le tour du monde. 

Elles montrent cette frêle vieille dame, toute vêtue de blanc et portant un simple masque en papier pour prévenir les effets des gaz lacrymogènes, faire face à la Garde nationale. "Je viens pour leur parler. Je n'ai pas peur, a-t-elle déclaré à BBC Mundo. Je me suis approchée du chef, je lui ai dit : 'Comment est-ce que c’est possible ? Vous êtes vénézuéliens et nous sommes vénézuéliens'", poursuit-elle.

Depuis un mois, presque toutes les marches ont dégénéré en heurts, pillages, échanges de gaz lacrymogènes et cocktails Molotov entre manifestants et forces de l'ordre. A cela s'est ajoutée la violence exercée par les "colectivos", des groupes de civils armés par le gouvernement, assure l'opposition. "Maintenant c’est dangereux parce qu’ils n’arrêtent pas de tirer. Je n’ai pas peur d’eux et si je meurs on m’enterrera", a encore déclaré Soeur Esperanza sur les médias locaux.

Une répression condamnée par le Parlement européen

Le Parlement européen a dénoncé ce jeudi la "répression brutale" au cours de laquelle une trentaine de personnes a été tuée depuis près d'un mois. Dans une résolution adoptée à une très large majorité, les eurodéputés réunis à Bruxelles "condamnent vigoureusement la répression brutale exercée par les forces de sécurité vénézuéliennes, ainsi que par des groupes armés irréguliers, contre les manifestations pacifiques".

Les eurodéputés ont également appelé le gouvernement de Caracas à lancer une enquête sur les circonstances dans lesquelles la trentaine de personnes a été tuée et de juger les responsables, mais également de garantir le droit de 

manifester. La résolution, approuvée par 450 votes (35 contre et 100 abstentions), a été soutenue par les principaux groupes politiques au Parlement européen. 

Le Venezuela va quitter l'Organisation des États américains

Les opposants à Nicolas Maduro réclament des élections anticipées, la libération des prisonniers politiques et plus d'autonomie pour l'Assemblée nationale, où l'opposition est majoritaire. Le mécontentement est alimenté par la grave crise économique que traverse ce pays de 30 millions d'habitants malgré ses importantes ressources pétrolières.

Nicolas Maduro estime de son côté que ses ennemis cherchent à le renverser, avec l'aide des États-Unis, à l'image de la

tentative de coup d'État ratée en 2002 contre le président de l'époque Hugo Chavez. La ministre des Affaires étrangères vénézuélienne Delcy Rodriguez a déclaré ce jeudi que le pays allait quitter l'Organisation des États américains (OEA), disant que cette décision était une réponse à la campagne, soutenue par Washington, contre le parti socialiste au pouvoir. 


Virginie FAUROUX

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