VIDÉO - Cinq questions sur l'affaire George Floyd qui enflamme les Etats-Unis

Publié le 28 mai 2020 à 14h08, mis à jour le 29 mai 2020 à 18h11

Source : Sujet TF1 Info

RACISME - Après le décès de George Floyd lors d'une bavure policière lundi soir, la colère ne retombe pas à Minneapolis où de nouvelles manifestations. Le destin de cet homme noir émeut la ville et le pays, devenant symbole des violences policières contre noirs américains. LCI fait le point sur cette affaire qui secoue l'Amérique.

Asphyxié lors d'une arrestation brutale, George Floyd est décédé lundi soir. Une scène violente filmée par une passante sur Facebook Live durant laquelle on voit un policier l'immobiliser en appuyant son genou contre son cou et la victime dire à de multiples reprises : "je ne peux plus respirer". Des images qui ont profondément choqué la population de Minneapolis mais aussi le reste du pays, poussant Donald Trump a réagir mercredi en appelant le FBI à enquêter. L'occasion de revenir sur cette affaire qui bouleverse tout un pays.

Qui était George Floyd ?

George Floyd, âgé de 46 ans, est un natif de Houston. Il y a grandi et a été diplômé de la Jack Yates High School. Au moment du drame, il habitait à Minneapolis (Minnesota). Selon son ami et ancien joueur de NBA, Stephen Jackson, il a déménagé pour des raisons professionnelles. Il a expliqué sur CNN que George Floyd était conscient qu'il devait "déménager pour pouvoir donner le meilleur de soi-même". Choquée par l'événement, ses proches le décrivent comme une personne douce et serviable, un "gentil géant" qui n'hésitait pas à défendre "les gens, il était là pour les gens quand ils étaient au plus bas". Sa famille se souvient d'un homme qui n'a "jamais blessé personne". Sa sœur Phylonise Floyd va même jusqu'à déclarer : "connaître mon frère, c'est aimé mon frère" suggérant qu'une fois qu'on le connaissait, il était impossible de ne pas apprécier George Floyd ou "Big Floyd".

Selon la police, la victime "semblait souffrir d'une détresse médicale", ce qui sous-entend l'existence d'une éventuelle fragilité physique sous des apparences imposantes. 

Que révèle-t-elle des Etats-Unis ?

Cette affaire de violences policières n'est pas la première dans le pays, loin s'en faut. Elle démontre le quotidien toujours très difficile de la communauté Afro-américaine aux Etats-Unis. Ce terrible "I can't breathe" que George Floyd prononce rappelle tristement celui prononcé par Eric Garner lors de ses derniers instants en 2014 à New-York. D'autres affaires tragiques impliquant le décès d'une personne noire aux mains de la police se sont déroulées ces dernières années et ont contribué à l'émergence du mouvement Black Lives Matter ("La vie des Noirs compte") ou "No Justice, No Peace" ("pas de justice, pas de paix "). 

Le New-Yorker évoque un événement "terrible mais pas inhabituel, dépeignant une sorte d'incident qui est périodiquement rejoué aux États-Unis" dénonçant une police "influencée par la race". De son côté, Joe Biden, ancien vice président et candidat à l'élection présidentielle,  a fustigé "un rappel tragique[...] qui fait partie d’un cycle d’injustice systématique qui existe encore dans notre pays".

Quelles conséquences pour les autorités et les forces de l'ordre ?

Dès le lendemain de la tragédie, la police de Minneapolis a annoncé le renvoi du policier responsable de l'étranglement ainsi que trois de ses collègues présents sur les lieux au moment du drame. Une "bonne décision", selon le maire de Minneapolis. L'état et les autorités fédérales ont d'ores et déjà ouverts une enquête. Toutefois, les proches de la victime veulent que le coupable soit jugé en justice pour meurtre. Sa sœur laisse échapper un cri du cœur "ils ont assassiné mon frère. Il pleurait pour obtenir de l'aide. Ils l'ont traité plus mal qu'un animal".

Son autre sœur, Bridgett Floyd a déclaré : "j’ai la foi et je crois que justice sera rendue". Une demande qui reçoit le soutien de nombreux manifestants qui ont défilé pour le deuxième soir d'affilé. De son côté, la police de Minneapolis a temporisé en précisant que "ce n'est pas le moment de se précipiter (vers un jugement) tandis que les actions des officiers sont en train d'être examinées".

Quelles réactions publiques ?

De nombreuses personnalités ont réagi à cette énième violence policière. Le président américain Donald Trump s'est fendu d'un tweet pour qualifier la situation de "très triste et tragique" tout en promettant que "justice sera rendue". La sénatrice Kamala Harris, ancienne procureure de Californie, a sévèrement critiqué cet "acte de torture" qu'elle considère comme "une exécution publique".

En NBA, les réactions se sont multipliées à l'image de Steve Kerr qui a laissé éclater sa colère sur Twitter : "ceci est un meurtre. Répugnant. Sérieusement, qu'est-ce qui ne va pas avec nous ????". La superstar LeBron James s'est aussi manifesté en postant une photo de la scène du décès en parallèle d'un cliché de l'ex quarterback des San Francisco 49ers, Colin Kaepernick agenouillé. 

Quelles suites ?

L'affaire a d'ores et déjà commencé à enflammer les Etats-Unis. Une enquête va être menée par le FBI pour en élucider les tenants et aboutissants. Selon ses conclusions, le policier à l'origine de l'étranglement pourrait comparaître devant les juridictions pénales. Les manifestations ont d'ores et déjà commencé à se multiplier, avec quelques heurts à la clé. La suite des événements restent imprévisible mais cette affaire ne devrait pas en rester là.


Maxence GEVIN

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