WikiLeaks VS Clinton : un teasing plutôt que des révélations pour Assange

Publié le 4 octobre 2016 à 13h36
WikiLeaks VS Clinton : un teasing plutôt que des révélations pour Assange

PSCHIIT... - Le fondateur de WikiLeaks a promis mardi des révélations en rapport avec l'élection présidentielle aux Etats-Unis avant le scrutin du 8 novembre. Même si rien n'avait été officiellement annoncé, ces "révélations" étaient cependant attendues dès ce mardi.

Circulez, il n’y a (presque) rien à voir. Julian Assange s’est exprimé ce mardi au cours d’une conférence de presse, un événement devenu l’objet de toutes les spéculations ces dernières heures. Et pour cause : des révélations sur Hillary Clinton  étaient attendues de la part du fondateur de WikiLeaks. En vain.

L’ex-hacker avait pourtant savamment orchestré sa prise de parole, laissant présager une nouvelle fournée de documents inédits. Annoncée pour 10h, heure française, son intervention depuis l’ambassade de l’Equateur à Londres - où il vit reclus depuis 2012 à la suite d'accusations de viol - a finalement débuté vers 11h, après les discours de plusieurs membres de son équipe pour les 10 ans de WikiLeaks. 

Le nom de la conférence était savoureux :  "October Surprise". En réalité,  Julian Assange a surtout annoncé un calendrier :  "Tous les documents relatifs aux élections américaines sortiront avant le 8 novembre". Au total, il a l’intention de révéler environ un million de documents sur "la guerre, les armes, le pétrole, Google et la surveillance massive".  Mais seulement au compte-gouttes au cours des 10 prochaines semaines. Seule précision donnée : les documents concernent trois grandes organisations dans trois Etats différents. Même si WikiLeaks n'avait officiellement rien annoncé pour ce mardi, cette attente a donné lieu à une salve de critiques sur Twitter, où Assange a été taxé de "troll"… 

Au final, quid d’Hillary Clinton ?  A la veille de l'ouverture de la convention démocrate américaine fin juillet, WikiLeaks avait publié quelque 20.000 emails internes au sein du parti démocrate. Ils révélaient un possible biais de ses responsables en faveur de la candidate pendant la campagne des primaires. Puis fin août, le boss de Wikileaks affirmait déjà que de nouveaux documents liés à l'ancienne First Lady seraient publiés avant le scrutin du 8 novembre et qu'ils pourraient avoir un effet "important" sur l'élection. D’où l’immense suscitée par la conférence de ce mardi.

Ce mardi, Julian Assange a nié vouloir nuire spécifiquement à Hillary Clinton. “Oui, nous pensons que (ces publications) seront significatives. Montrent-elles des aspects intéressants des factions au sein du pouvoir aux Etats-Unis ? Oui", a-t-il éludé.  Avant de préciser : WikiLeaks "va amplifier les publications pour (se) défendre de ce qui est une poussée McCarthyste aux Etats-Unis, en particulier de la part de Hillary Clinton et de ses alliés car c'est elle qui est la plus exposée actuellement". 

Image écornée

Les représentants de l'organisation ont aussi cité lors de cette conférence de presse des allégations publiées aux Etats-Unis affirmant que Hillary Clinton aurait, lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine, souhaité qu'une frappe d'un drone militaire vise Julian  Assange. Ni plus ni moins qu’une rumeur, qui serait partie d’un site pro-Trump, comme l’explique le New York Magazine. 

Seule certitude : dix ans après sa fondation, le site voit son image de plus en plus écornée par ceux qui l'accusent d’être manipulé par des gouvernements ou des partis politiques et de manquer de discernement dans ses divulgations. Julien Assange se voit notamment accusé de servir les intérêts de la Russie, voire de recycler des documents fournis par Moscou, ou de "rouler" pour Donald Trump.


Thomas GUIEN

Tout
TF1 Info