Crise sanitaire : le collectif Inter-urgences porte plainte contre X pour "homicide involontaire"

par Amandine REBOURG Amandine Rebourg
Publié le 2 juillet 2020 à 13h08, mis à jour le 2 juillet 2020 à 15h30

Source : JT 13h Semaine

CORONAVIRUS - Ils veulent des réponses. Le collectif Inter-Urgences a déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile, ce jeudi 2 juillet. Ces hospitaliers demandent que toute la lumière soit faite sur la gestion de la crise du Covid-19.

Y a-t-il eu des fautes qui relèvent du pénal, dans la gestion du coronavirus ? C'est ce que tentent de savoir les soignants du collectif InterUrgences. Ils espèrent obtenir des réponses à leurs questions relatives à la crise sanitaire du Covid-19 et ce qu'ils estiment être une "mise en danger délibérée" relatives à celle-ci. Le collectif Inter-Urgences, mobilisé depuis plus d'un an dans les services hospitaliers, a déposé plainte contre X avec constitution de partie civile ce jeudi. 

Cette plainte a donc été déposée devant le doyen des juges d'instruction pour "abstention volontaire de prendre les mesures visant à combattre un sinistre", "homicide involontaire, "violences involontaires" et "mise en danger délibérée de la vie d’autrui (...) depuis décembre 2019, en tout cas sur le territoire national et depuis temps non couvert par la prescription". 

Manque de moyens, maintien du 1er tour, absence de tests...

Le but de cette plainte, que LCI.fr a pu consulter, est de comprendre, "faire la lumière" et pointer les "réelles carences et défaillances" dans la gestion de cette crise, sur le territoire français. Selon eux, ils ont été forcés d'"exercer dans des conditions dangereuses, parfois au péril de leur vie afin de toujours assurer leurs missions". Me Alimi, avocat du collectif, estime que ses clients ressentent le "besoin de faire toute la lumière et en toute indépendance" sur la gestion de la crise. Selon eux, ils n'ont pas bénéficié des moyens suffisants pour se protéger. La plainte pointe également le maintien du premier tour des élections municipales ainsi que l'absence de dépistage automatique de toute personne présentant des symptômes du Covid-19.

Tout au long de la crise, les soignants ont alerté sur le manque de masques, de surblouses, de "pousse-seringues". Ils ont déploré les décès de confrères. Selon Santé publique France, parmi les personnels soignants, "16 décès liés à l’infection à SARS-CoV-2 ont été rapportés depuis le 1er mars 2020, dont 5 médecins, 4 aides-soignants, 1 professionnel de santé "autre" et 6 personnels non soignants". En terme de contaminations, Santé Publique France a recensé jusqu'à présent, "31.171 cas" dans les établissements de santé dont 26.191 d'entre eux sont des personnels de santé. 

Selon Me Alimi, cette plainte "fait suite à la première plainte déposée en mars dernier pour obliger la justice à faire une enquête. On veut connaitre la vérité, déterminer les responsabilités pénales et individuelles concernant les fautes et les carences". C'est la continuité de la première plainte. C'est une plainte contre X pour déterminer qui, dans l'administration a pris les décisions ou ne les a pas prises, notamment concernant le renouvellement des stocks stratégiques. Ce n'est pas une chasse aux sorcières qui vise telle ou telle personne. Les soignants veulent déterminer qui n'a pas pris les décisions qui auraient du être prises et qui entraînent des responsabilités pénales"

En effet, trois mois se sont écoulés depuis le dépôt de la plainte initiale, les plaignants ont ainsi le droit de former ce type de plaintes dites CPC, qui leur permet d'obtenir l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction. 


Amandine REBOURG Amandine Rebourg

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