JUSTICE - Le parquet de Nice a fait appel ce samedi, de la relaxe prononcée vendredi par le tribunal correctionnel en faveur d’un enseignant-chercheur poursuivi pour avoir aidé des migrants.
Au lendemain de la relaxe de Pierre-Alain Mannoni prononcée par le tribunal correctionnel, le procureur de la République à Nice a fait appel ce samedi matin. L'enseignant-chercheur de 45 ans, poursuivi pour aide au séjour et aide à la circulation d'étrangers en situation irrégulière, risquait cinq ans de prison et 30.000 euros d'amende. Lors de son procès le 23 novembre dernier, le procureur de la République avait requis à son encontre une peine de six mois d'emprisonnement avec sursis.
Il avait agi "pour préserver la dignité et l'intégrité "
Le tribunal correctionnel de Nice avait motivé sa relaxe vendredi en expliquant que Pierre-Alain Mannoni avait agi "pour préserver la dignité et l'intégrité " des personnes et pouvait donc bénéficier de l'immunité accordée par la loi. Les juges, tout en rappelant que cette immunité donnée à titre humanitaire ne s'appliquait qu'à l'aide au séjour, l'ont étendue aux faits d'aide à la circulation, considérant que le transport lui-même de ces personnes était "le préalable indispensable à leur séjour couvert par l'immunité".
Le 18 octobre dernier, l’enseignant avait cherché à convoyer trois Erythréennes dans son véhicule depuis un centre de vacances SNCF occupé illégalement par des militants associatifs à Saint-Dalmas-de-Tende jusqu'à son domicile de Nice. Il s’était cependant fait interpeller au péage autoroutier de La Turbie.