HARCÈLEMENT - Thierry Marchal-Beck, ex-patron du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), est accusé dans une enquête de "Libération" de harcèlement, d'agressions sexuelles et de viols par huit femmes.
Thierry Marchal-Beck, un ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), est accusé de harcèlement et d'agressions sexuelles par huit femmes, selon nos confrères de Libération qui a recueilli les témoignages des victimes. Le journal affirme avoir pu recenser "au moins quatre cas supplémentaires". Toujours selon Libération, le modus operandi que ces femmes décrivent est souvent le même : l'agresseur les plaque contre le mur, tente de les embrasser, glisse sa main sous leur tee-shirt ou leur jupe. L'une d'elle affirme que "TMB" a tenté de lui imposer une fellation, une autre qu'il lui a malaxé les seins par surprise, en public. "Il n'était pas entreprenant, simplement violent", affirme une troisième.
"Le harcèlement doit être un motif d'exclusion"
Thierry Marchal-Beck aurait agi de 2010 à 2014, parfois en public, et "beaucoup de cadres connaissaient son comportement", selon le quotidien. "Dans leur grande majorité, ces faits sont prescrits et n'ont pour l'instant pas fait l'objet d'une plainte, même si deux victimes y réfléchissent", précise le journal.
Ces révélations de Libération ont suscité de vives réactions au PS. "Comportement inqualifiable et inexcusable. Soutien total aux victimes. La justice doit passer. Que de tels faits (...) se soient passés dans une organisation (...) que j'ai présidée en 1995 me révulse au plus haut point", a tweeté le député Régis Juanico.
Comportement inqualifiable et inexcusable. Soutien total aux victimes. La justice doit passer. Que de tels faits négation des engagements que nous avons toujours défendus se soient passés dans une organisation, @JeunesSocialist que j'ai présidé en 1995 me révulse au + haut point. https://t.co/bknYivuezy — Régis JUANICO (@Juanico) 14 novembre 2017
L'actuel président du MJS, Benjamin Lucas, s'est dit "révulsé", et s'est engagé sur Facebook à "continuer le travail entrepris (depuis) plusieurs semaines" pour "interroger et transformer nos cadres collectifs, nos pratiques, nos silences".
La secrétaire nationale du PS en charge des droits des femmes Rita Maalouf a annoncé souhaiter la mise d'une cellule d'écoute au sein du parti, ainsi que d'"une formation obligatoire sur ces questions pour les militants, les cadres et les élus" du parti, et entend à l'avenir que "le harcèlement soit un motif d'exclusion", a-t-elle précisé à l'AFP. Réagissant sur LCP vendredi 17 novembre, Laurence Rossignol, ancienne ministre des Droits des femmes de François Hollande et secrétaire nationale à ces questions au PS, "perturbée par cette affaire" a de son côté réclamé "une enquête interne". "Je veux savoir si des comportements de ce type peuvent être couverts".