Attentat déjoué : pour Maître Berton, "Sara n'a pas eu le courage de se retirer"

Publié le 15 février 2017 à 6h15
Attentat déjoué : pour Maître Berton, "Sara n'a pas eu le courage de se retirer"

MISE AU POINT - Deux hommes et une adolescente, soupçonnés d'avoir voulu perpétrer un attentat "imminent" en France, ont été mis en examen ce mardi soir et écroués. Selon Maître Berton, avocat de Sara, une des trois interpellés, sa cliente "n'a pas eu le courage de se retirer parce qu'elle pensait ne plus pouvoir le faire".

Des explosifs ont été retrouvés, mais la cible reste floue pour les enquêteurs. Interpellés ce vendredi dans l'Hérault, trois personnes, une jeune fille de 16 ans convertie prénommée Sara, son compagnon de 20 ans et un homme de 33 ans, soupçonnées d'avoir voulu perpétrer un attentat "imminent" en France, ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle", a-t-on appris de source judiciaire. Les deux premiers ont également été mis en examen pour "fabrication et détention d'explosifs en bande organisée". 

Les trois suspects ont été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet de Paris qui a ouvert une information judiciaire, confiée à des juges antiterroristes, mardi dans la matinée. Les enquêteurs soupçonnent notamment le jeune homme de 20 ans d'avoir voulu commettre une action kamikaze en France tandis que sa compagne devait gagner la zone irako-syrienne juste avant l'attentat. 

Elle n’a pas eu le courage de le dénoncer
Avocat de Sarah

Pour Thomas de la Morlais, avocat de la mère de l'adolescente, "Sara, qui était scolarisée et voulait poursuivre des études de couture, a été manipulée par son compagnon et par d'autres". 

C'est également ce qu'affirme Maître Frank Berton, avocat de Sara, au micro de LCI : "Elle l’a regardé faire petit à petit et, quand il lui a demandé par exemple de prêter allégeance à l’Etat islamique pour se marier, elle l’a fait. C’est quelque chose de terrible parce qu’on peut se dire qu’elle n’a pas de personnalité et que ça ne peut pas arriver à nos jeunes filles. La démonstration, c’est que c’est arrivé. Elle n’a pas eu le courage de le dénoncer et de se retirer parce qu’elle pensait à tort qu’elle ne pouvait plus se retirer. Aujourd’hui, elle est mise en examen." 

Frank Berton, la "gueule" célèbre du barreau de Lille

Ce n'est pas la première fois que l'avocat lillois spécialisé dans le droit pénal et le droit de la presse, estimant que tout accusé mérite une défense, prend le risque de défendre des cas difficiles, sans avoir peur de devenir l'avocat le plus détesté de France. Son CV est, il est vrai, impressionnant. 

Sans lui, Florence Cassez serait encore sous les barreaux des prisons mexicaines. Auparavant, il y avait eu l'affaire Outreau, qui l'avait fait connaître et, plus récemment, l'affaire du Carlton, procès d'un vaste réseau de proxénétisme où était impliqué l'ancien favori à la présidentielle Dominique Strauss-Kahn. 

Frank Berton était dernièrement chargé d'assurer la défense de Salah Abdeslam en compagnie de son confrère belge l'avocat Sven Mary, avant de renoncer à le défendre, faute de communication avec son client. Pour Frank Berton, "chacun a le droit à une défense (...) On est dans une République. Sinon, il n'y aurait pas besoin de faire un procès, une instruction… Autant qu'on lui tranche la tête tout de suite !"


Romain LE VERN

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