RÉACTION - Invité d'Audrey Crespo-Mara, vendredi 3 novembre sur LCI, le père et le grand-père de trois des victimes de Mohamed Merah, est revenu sur le verdict prononcé contre Abdelkader, l'aîné de la fratrie, condamné la veille à 20 ans de prison pour son rôle dans les assassinats terroristes perpétrés par son frère en 2012.
Déçu, forcément déçu. A l'instar de la plupart des parties civiles s'étant exprimé après la condamnation d'Abdelkader Merah à 20 ans de réclusion criminelle pour "association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste" mais pas pour "complicité d'assassinat", Samuel Sandler a évoqué sa tristesse et sa déception devant le verdict.
Le père de Jonathan Sandler et grand-père d'Arié et Gabriel Sandler, tous les trois abattus par le tueur au scooter lors du massacre de l'école Ozar Hatorah, le 19 mars 2012, a confié qu'il "pensait que la demande de perpétuité serait appliquée", au lendemain du verdict sur LCI.
"Mon enfant, mes petits-enfants, ont eu la perpétuité", a-t-il poursuivi. "La moindre des choses, c'était que le frère ait perpétuité, lui". Est-il en colère contre ce verdict, le trouve-t-il injuste ? Non. "La justice s'est basée sur des règles de droit, sur des preuves matérielles intangibles qui faisaient en partie défaut au dossier. Mais il y avait une conviction, quand même, qu'il était le maître à penser de son frère."
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Des monstres
Samuel Sandler
Calme comme à son habitude, Samuel Sandler ne prononce pas une seule fois le nom de la famille qui lui a causé tant de pertes. Et se refuse à leur accorder "une once d'humanité". Il fustige la "responsabilité" totale de Zoulikha Arizi, mère d'Abdelkader et Mohamed Merah, dont le témoignage a choqué les familles des victimes : "Elle a menti comme un arracheur de dents. [...] Elle a mis au monde des monstres."
Samuel Sandler indique qu'il préfère savoir Mohamed Merah mort plutôt que de l'imaginer avoir un procès. Et rappelle, au sujet d'Abdelkader Merah, qu'il a fallu "poser deux fois la question quand on lui a demandé s'il avait honte des actes de son frère. [...] Il n'a même pas été capable de se se souvenir correctement du nom d'un des enfants, il a parlé d'Arié Monsonego ! [amalgame entre Arié Sandler et Myriam Monsonego, ndlr]."
Outre l'absence de perpétuité, c'est aussi le fait de voir le nom des Merah remis au goût du jour avec ce procès qui, dit-il, l'a blessé. "Avec un déchet, on tire la chasse d'eau et on n'en parle plus. Que l'on parle des victimes et qu'on ne se souvienne plus de ce nom épouvantable."