Ces livres que vous avez failli manquer (4/10) : "Les Mortes-Eaux" d'Andrew Michael Hurley

par Jennifer LESIEUR
Publié le 7 juillet 2016 à 11h26
Ces livres que vous avez failli manquer (4/10) : "Les Mortes-Eaux" d'Andrew Michael Hurley

RATTRAPAGE – Quoiqu'on en dise, nous vivons une époque de culture foisonnante. Avec ses avantages et ses inconvénients quand on est journaliste : avec tous les disques, tous les livres, toutes les BD qui sortent chaque semaine, certaines pépites nous échappent. Pas pour longtemps : nous avons rattrapé ces sorties dont on ne vous a pas parlé sur le coup, pour mieux vous les conseiller au moment de partir en vacances. Aujourd'hui : "Les Mortes-Eaux" d'Andrew Michael Hurley (Denoël).

► C'est qui, Andrew Michael Hurley ?
Un Britannique de 41 ans, né et élevé dans le Lancashire, bibliothécaire et animateur d'ateliers d'écriture. Après deux recueils de nouvelles, Andrew Michael Hurley s'est attelé à son premier roman, qui lui a pris quatre ans de travail. Il a envoyé The Loney (son titre original) à un bon nombre d'éditeurs qui lui ont répondu en chœur : "non merci". Une petite maison d'édition, Tartarus, le publie enfin. Le bouche-à-oreille lui vaut rapidement d'être repris par une grande maison, avant de rafler de prestigieux prix littéraires (dont le Costa Book Award du premier roman) et d'être élu "livre de l'année" par la plupart des journaux britanniques.

► De quoi ça parle, Les Mortes-Eaux ?
L'histoire se déroule dans un coin sinistre de la côte anglaise, dans les années 70. Andrew, le narrateur âgé de 15 ans, sa famille et leur congrégation viennent en pèlerinage dans un manoir hors du temps, dirigé par un prêtre aussi inquiétant que la nature environnante. La mère d'Andrew, catholique fervente, espère que son autre fils, muet, guérira dans ce sanctuaire. Au village d'à côté, les pèlerins ne sont pas les bienvenus : chacun porte des secrets et des péchés à expier. Alors que les villageois eux-mêmes ne sont pas tout blancs, loin de là.

► Et pourquoi on devrait l'emmener dans nos bagages ?
Quand on aime la bonne littérature gothique et qu'on a lu et relu Les Hauts de Hurlevent, qu'est-ce qui reste ? Par gothique, entendons une histoire sombre, aux mystères aussi épais que les forêts désolées décrites dans le livre, où la religion et les superstitions s'entrechoquent, où des visages apparaissent aux fenêtres de maisons abandonnées… Les Mortes-Eaux baigne dans cette atmosphère qui colle des frissons. Stephen King ne s'y est pas trompé, lui qui a qualifié ce roman de "grand livre". Et il a donné tellement de cauchemars à Danny Boyle que le réalisateur l'adaptera bientôt au cinéma.

A LIRE AUSSI >>  "The Witch" : le puritanisme américain balayé par une sorcière métaphysique    


Jennifer LESIEUR

Tout
TF1 Info