Closer et Trierweiler ne sont pas dans ''un rapport de vengeance''

par Amandine REBOURG
Publié le 22 octobre 2014 à 19h44
Closer et Trierweiler ne sont pas dans ''un rapport de vengeance''

INTERVIEW - Le 10 janvier 2014, le scoop de ''Closer'' révélant la liaison entre François Hollande et Julie Gayet propulse le magazine people sur le devant de la scène. Neuf mois plus tard, Laurence Pieau, directrice de la publication de ''Closer'', revient sur les coulisses de cette affaire dans un livre intitulé ''Scoop Story''.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Je me suis rendue compte après cette affaire qu'il y avait une réelle méconnaissance de la presse people. Sommes-nous titulaires de la carte de presse ? Nos informations sont-elles vraies ? Il fallait sortir du fantasme et des clichés. J'ai pensé qu'il était intéressant de raconter cet épisode de l'intérieur, neuf mois après. C’était l'occasion rêvée de rappeler que nous faisons le même travail que les autres journalistes.

Lorsque vous avez commencé à travailler sur ce sujet, aviez-vous conscience du fait que vous aviez un gros scoop ?
Quand on a eu l'histoire, on a su qu'on avait quelque chose qui allait faire parler. La première chose que nous nous sommes demandés était de savoir si on allait pouvoir le sortir. Il fallait aller vite pour protéger notre exclusivité. En l'espace d'une journée, on a eu le feu vert. Pour nous, l'incertitude était davantage dans la réaction de l'Elysée.

On parle beaucoup de la photo de François Hollande et de Julie Gayet sur le marché de Tulle qui semble être la seule où on les voit ensemble. Existe-t-elle vraiment ?
Elle existe vraiment, oui.

Dans votre livre, vous parlez beaucoup de Sébastien Valiela, auteur des photos de votre couverture. C’est assez inédit qu’un photographe soit autant médiatisé après un coup pareil...
Un paparazzi n’a pas vocation à montrer son visage. J’en parle car il a souhaité apparaître pour éviter que d’autres personnes revendiquent son coup comme cela a été le cas lors pour les photos de Mazarine Mitterrand publiées dans "Paris Match". Sans ses photos, il n’y avait pas d’histoire.

Avez-vous lu Merci pour ce moment de Valérie Trierweiler ? Lui en voulez-vous de vous avoir assignés à tant de reprises pour confirmer vos informations dans son livre ?
Nous ne sommes pas dans un rapport de vengeance. Valérie Trierweiler confirme effectivement les informations pour lesquelles, elle nous avait assignés. On l’a assignée en retour car on entend dire souvent que les informations de la presse people sont fausses. Mais elle ne pourra plus jamais attaquer pour atteinte à la vie privée. Il y a un avant et un après.

"On est une cash-machine"

On entend souvent dire que la presse people est une presse de caniveau. Cela vous touche ?
On a le droit d’avoir un jugement, de ne pas trouver cette presse essentielle. Il n’empêche qu’on a apporté une petite musique intime qui apporte à la compréhension des hommes politiques. Mépriser ses lecteurs, c’est facile et il faudrait passer à autre chose. Nous travaillons une matière légère de la manière la plus professionnelle possible. Mais aujourd’hui, tout le monde fait du people car cela intéresse les gens. Il y a eu 32 unes de magazines sur l’affaire Hollande-Gayet dans les deux semaines qui ont suivi. Cette histoire a fait du bien à toute la presse mais nous avons été les seuls à avoir été assignés et condamnés assez lourdement.

Vous consacrez de longues pages à l’aspect législatif d’ailleurs…
La loi qui protège la vie privée est très sévère en France mais si une star expose d'elle-même sa vie privée, elle ne doit pas s’étonner ensuite que l’on s’y intéresse. Les gens se prennent d’affection pour vous. On ne peut pas se servir de la presse et décider que c’est terminé quand on en a envie. Des stratégies médiatiques sont mises en place, d'ailleurs. Vous ne recevez rien durant trois mois puis toutes les assignations en rafale. D’autres stars donnent leur accord pour être prises en photo et assignent les magazines qui publient ces mêmes photos. On est une cash-machine.

Tout va se jouer du côté de Strasbourg d’après vous...
Les décisions de la Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg font bouger les choses et s’imposent à la justice française dans l’intérêt général car elles tombent sous le coup du bon sens.

Avez-vous des nouvelles du garde du corps aux croissants ?
On le voit toujours derrière François Hollande. A la suite de nos révélations, il nous a assignés. Dans l’assignation d’ailleurs, il était indiqué qu’il n’apportait pas les croissants mais des documents.

''Scoop Story'' de Laurence Pieau, First Editions, 16,95 €.
 


Amandine REBOURG

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