Guillaume Musso : "Je voulais que mon livre soit aussi addictif qu'une bonne série télé"

Publié le 24 mars 2016 à 7h11, mis à jour le 21 avril 2017 à 14h03
Guillaume Musso : "Je voulais que mon livre soit aussi addictif qu'une bonne série télé"

MACHIAVELIQUE - Avec "La Fille de Brooklyn" (XO Editions), Guillaume Musso livre l’un de ses romans les plus complexes, les plus denses aussi. Où la recherche de la vérité au sein d’un couple va déclencher une surprenante enquête à tiroirs, entre la France et l’Amérique. L’auteur s’est confié à metronews.

Imaginez un peu. Du jour au lendemain, votre moitié lève le voile sur son secret le plus inavouable. Au point d’ébranler toutes vos certitudes. Tel est le point de départ de La fille de Brooklyn, le 13e roman de Guillaume Musso, l’écrivain français le plus lu de ce côté de l’Atlantique depuis maintenant cinq ans, avec pas moins de 1,7 million de ses romans vendus l’an dernier.

Raphaël Barthélémy, l’écrivain héros de ce nouveau thriller, s’apprête à épouser Anna, sa nouvelle compagne, lorsqu’elle lui montre une photo, terrible, avant de disparaître dans de mystérieuses circonstances. Epaulé par Marc Caradec, un flic à la retraite, il va remonter le fil du destin de la jeune femme. Et déterrer une série de crimes que leurs auteurs pensaient définitivement enterrés. Tout en s’occupant, tant bien que mal, de Théo, son petit garçon de deux ans.

"Il y a les gens qui ont des enfants, et ceux qui n’en ont pas"

"C’est clairement mon roman le plus ambitieux", estime Guillaume Musso, qui planche sur ce "double cold case" depuis trois ans, entrecoupés par l’écriture de son roman précédent, L’instant présent.  "L’histoire se passe sur 30 ans, il y a beaucoup de personnages. Je voulais que ce livre soit aussi addictif qu'une bonne série télé, avec des personnages complexes, qu’on voit évoluer sur près de 500 pages."

Lorsqu’on lui demande si Raphaël est une sorte de double littéraire, l’écrivain, lui-même jeune papa, sourit. "On met toujours de soi dans les romans. Dans l’un des chapitres, j’écris que le monde se divise en deux : il y a les gens qui ont des enfants, et ceux qui n’en ont pas. Dans ce livre, il est question de paternité heureuse, de paternité inquiète, de paternité niée aussi. Mais aussi des valeurs qu’on veut transmettre."

"Mes personnages ne sont pas forcément sympathiques"

Si les personnages masculins de La fille de Brooklyn sont "plutôt fragiles et assez seuls", d’après leur créateur, à l’image d’un surprenant candidat à l’investiture républicaine, qui apparaît dans la deuxième partie, les femmes, elles, "sont plus fortes, libres, plus déterminées même si elles ont été victimes de la violence des hommes. Certaines ont même choisi de vivre sans homme."

Cette approche plus féminine, voire féministe du thriller seraient-elles l’une des clés du succès ininterrompu de cet ancien prof d’éco ? "Ce n’est pas à moi de le décortiquer", lâche-t-il, avant de tenter tout de même une explication. "Ce que j’aime, c’est proposer une intrigue qui se tient avec des personnages dans lesquels on peut se projeter. Pas forcément sympathiques, mais complexes, traversés de contradictions comme chacun d’entre nous."

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Chez Guillaume Musso, pas de scènes de crimes sordides ou de descriptions sanguinolentes. "Le séisme, chez moi, est psychologique. Parce que c’est ce qui me fait le plus peur", admet-il. "Dans les romans que j’aime, de Rebecca de Daphné du Maurier à Gone Girl de Gillian Flynn, comme dans les thrillers à la JF partagerait appartement ou Liaison fatale. Je trouve ça diablement plus efficace qu’une attaque avec un flingue." On ne dira pas le contraire.

La fille de Brooklyn, de Guillaume Musso. XO Editions, 484 pages. 21,90 euros


Jérôme VERMELIN

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