Le caricaturiste Siné, ancien de "Charlie Hebdo", est mort à l’âge de 87 ans

Publié le 5 mai 2016 à 11h52
Le caricaturiste Siné, ancien de "Charlie Hebdo", est mort à l’âge de 87 ans

TRISTESSE – Figure de la presse satirique, le caricaturiste Siné, de son vrai nom Maurice Sinet, est décédé ce jeudi à l’âge de 87 ans. Viré de "Charlie Hebdo" en 2008, il avait fondé son propre titre, "Siné Hebdo", devenu mensuel.

Charlie Hebdo perd l’une de ses figures historiques. Maurice Sinet, alias Siné, est mort ce jeudi à l’âge de 87 ans, a annoncé l’un de ses proches, l’auteur Etienne Liebig, sur Twitter. "Ce jeudi 5 mai, à 8 heures, le dessinateur Siné est décédé à l'hôpital Bichat, à Paris, des suites d'une opération", a confirmé sa famille dans un communiqué. "Il était très malade malgré sa rémission d'un cancer il y a quelques années."

Après y avoir travaillé pendant 27 ans, Siné avait été congédié de Charlie Hebdo en 2008 par Philippe Val, le patron du magazine à l’époque. Pas à cause d'un dessin mais d'un court texte consacré à Jean Sarkozy. "Il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit !", avait écrit notamment le caricaturiste.

Il fait condamner Charlie après son éviction

A l’époque, Philippe Val avait justifié cette éviction par le risque de poursuites judiciaires de la part de la famille du chef de l’Etat. Une décision qui avait provoqué de vives tensions au sein de la rédaction.  En novembre 2010, Charlie sera condamné pour rupture abusive de contrat, contraint de verser 40 000 euros à Siné. En appel, la somme grimpera jusqu’à 90 000 euros.

Après son départ de Charlie Hebdo, Siné lance sa propre publication satirique, Siné Hebdo. Faute de ventes suffisantes, elle s’arrête fin 2010 avant de renaître en version mensuelle en 2011. La une de mai 2016, dessinée par son fondateur, est consacrée au mouvement Nuit Debout.

Sur la page Facebook de Siné Mensuel, un texte rédigé par le défunt, a été publié ce matin. "Je ne pense, depuis quelque temps, qu’à ma disparition prochaine, sinon imminente, et sens la mort qui rôde et fouine sans arrêt autour de moi comme un cochon truffier", écrit Siné, avec le sens de l'humour qui le caractérisait. "Mon moral, d’habitude d’acier, ressemble le plus souvent maintenant à du mou de veau !".


Jérôme VERMELIN

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