"Terminus Belz" : l'île fantastique d'Emmanuel Grand

Publié le 20 janvier 2014 à 12h06
"Terminus Belz" : l'île fantastique d'Emmanuel Grand

LIVRES - Polar, thriller, roman noir... Chaque jeudi, retrouvez le coup de coeur de Marc Fernandez, cofondateur et rédacteur en chef de la revue "Alibi". Aujourd'hui : "Terminus Belz", de Emmanuel Grand.

En cette rentrée littéraire d’hiver, un roman noir commence à faire parler de lui dans les milieux autorisés comme on dit. Terminus Belz, drôle de titre pour un livre d’un auteur inconnu. Emmanuel Grand a commis ici son premier crime littéraire et grand bien lui en a pris (désolé). Direction la Bretagne, en faisant un détour par l’Ukraine et la Roumanie. Du sang, de la chique et… l’Ange de la mort planent tout au long des pages de ce polar incontournable.

C’est qui ?
Emmanuel Grand. Retenez bien ce nom car il semble prédestiné… À 48 ans, ce Versaillais de naissance et vendéen d’adoption signe donc là son premier roman. Terminus Belz est, disons-le d’emblée, un petit bijou de noirceur. Une véritable réussite pour un "jeune" auteur qui, dans la vie, s’occupe du design du site web d’un grand opérateur téléphonique de couleur orange. Grand est sans nul doute l’une des nouvelles voix du polar français, à suivre de très près. Après de longs mois d’écriture, il était anxieux de l’accueil que le public allait lui réserver. Après les premiers retours de lecteurs, il peut être rassuré.

Ça parle de quoi ?
Terminus Belz, c’est l’histoire de Marko Voronine. Un Ukrainien qui décide de quitter clandestinement son pays pour trouver refuge en France. Mais voilà, le voyage se passe mal, très mal. Lui et ses compagnons d’infortune tuent leur passeur roumain, volent le camion dans lequel ils voyageaient et filent avec les 25 000 euros qu’ils avaient déboursé. Ils se séparent et Marko se retrouve sur la petite île de Belz, au large de Lorient. D’apparence tranquille, l’endroit semble idéal quand on a la mafia aux trousses. Mais quand un pêcheur est découvert assassiné, les soupçons se portent immédiatement sur lui, l’étranger.

Pourquoi on aime ?
Quand on ouvre ce roman, on a l’impression que l’on va lire un polar de facture classique, un mélange de Simenon et de Jonquet. Petit à petit, Emmanuel Grand y distille quelques ingrédients fantastiques qui font toute l’originalité de ce premier texte. Un immigré clandestin, des mafieux, des pêcheurs bougons, un curé, un libraire, une équipe de flics dépassée par les événements et, surtout, l’Ankou, l’Ange de la mort. L’intrigue est ainsi mâtinée de légendes, de croyances, de mythes comme seule la Bretagne peut en engendrer. Avec son écriture élégante, son rythme qui s’accélère pour arriver à un final haletant, Grand nous mène en bateau de la première à la dernière ligne. Kenavo et à la prochaine, qu’on attend avec impatience !

Terminus Belz, d’Emmanuel Grand. Éditions Liana Lévi, 368 pages, 19 €
 


La rédaction de TF1info

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