Trois bonnes raisons d'aller voir la rétrospective Claire Bretécher à Beaubourg

par Jennifer LESIEUR
Publié le 18 novembre 2015 à 14h44
Trois bonnes raisons d'aller voir la rétrospective Claire Bretécher à Beaubourg

EXPO BD – Depuis les années 60, la créatrice d'Agrippine n'a jamais cessé d'épingler avec humour les travers de ses contemporains. Claire Bretécher est à l'honneur d'une exposition gratuite à la Bibliothèque d'Information du Centre Pompidou, où l'on suit avec le sourire une carrière de dessinatrice qui n'a jamais connu de baisse de régime.

Parce qu'elle croque avec humour tous les travers de notre société
Les féministes, les couples au bord de la crise de nerfs, la maternité, les régimes, la mauvaise foi, les ados... Bretécher est une fine observatrice de nos sociétés, la plus fine même, même si elle est myope, comme elle le réplique à Bernard Pivot dans un extrait d'Apostrophes, avec son auto-dérision coutumière. Sociologue malgré elle, Bretécher a saisi son époque dans les cinq volumes des Frustrés dans les années 70 puis dans la série consacrée à son irrésistible ado Agrippine. Pour cette dernière, elle a littéralement inventé un "parler djeun's" inédit, follement inventif, qui fait le bonheur des linguistes... et des lecteurs de tous âges.

Parce qu'elle excelle aussi bien en dessin de presse qu'en BD
Bretécher s'est révélée chez Pilote, ce magazine qui a vu passer entre autres Franquin, Gotlib, René Goscinny, Fred, Tardi... La belle blonde aux yeux bleus n'a jamais détonné dans cet univers masculin, puisque, selon les témoignages de ses collègues, c'était elle la plus drôle de la bande. Ça se voit dans ses dessins de l'époque, très rares, et dans la page hebdomadaire qu'elle a livrée au Nouvel Observateur pendant 35 ans. De nombreux extraits audio et vidéo prouvent que Bretécher est aussi spirituelle à l'oral que sur papier, avec un rien de brusquerie mais beaucoup de bienveillance.

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Parce c'est une artiste hors pair
Tout le monde connaît le trait de Claire Bretécher, mais très peu de gens connaissent la femme derrière la signature. L'expo lève un tout petit pan de voile sur l'intimité de la belle blonde, notamment avec des pastels et huiles représentant ses proches : son mari, le juriste Guy Carcassonne, décédé en 2013, à côté de leur fils Martin, vêtu d'un sweat-shirt estampillé "Fuck you", ses belles-filles endormies... Des œuvres émouvantes qui prouvent qu'aucune technique picturale ne lui résiste, et qu'elle continue de créer comme en Quarante, dans son atelier de Montmartre. En attendant un prochain album, on peut lire ses Morceaux choisis qui viennent de paraître chez Dargaud.


Jennifer LESIEUR

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