Christine and The Queens prend les rênes de la pop

Publié le 10 juin 2014 à 12h31
Christine and The Queens prend les rênes de la pop

PORTRAIT - En quelques chansons malicieuses et groovy, la petite Frenchie Christine and The Queens s'est imposée comme l'une des découvertes les plus excitantes de ces dernières années. Confirmation avec son premier album "Chaleur humaine", à qui l'on prédit un certain succès.

Un sacré personnage. Débit mitraillette, humour pince-sans-rire, références iconoclastes, Christine and The Queens en impose. Sur ses frêles épaules repose pourtant l'avenir de la pop. Après nous avoir mis l'eau à la bouche depuis plusieurs mois, la chanteuse française vient de publier son premier album, Chaleur humaine, bouquet de chansons décadentes et mélancoliques qui réussit le grand écart entre sens populaire et mélodies sophistiquées.

En 2010, Héloise Letissier, son vrai nom, part en exil à Londres pour effacer une déception amoureuse. C'est là qu'elle rencontre ses "Queens", des travestis qui vont l'encourager à se forger un double fantasque. "Mes chansons ne se suffisaient pas à eux-même, se souvient l'intéressée. Ça m'a permis de réconcilier des envies de théâtre avortées et la musique que je ne m'autorisais pas. Je voulais proposer un personnage fort et indéterminé. "

Le choc des Victoires

D'où la question du genre présente en filigrane de toutes ses chansons et de ses apparitions en live. "Le projet est traversé de contradictions, mais tout est question d'incarnation, souligne la native de Nantes. Pour moi, la musique restera toujours quelque chose de physique." Le grand public a d'ailleurs pu le constater l'hiver dernier aux Victoires de la musique, où elle a marqué les esprits avec sa ballade synthétique "Nuit 17 à 52". "Au début, je n'envisageais même pas de sortir cette chanson, parce qu'elle était trop classique à mon goût, révèle-t-elle. Elle n'est pas forcément évidente dans le texte, mais elle happe les gens."

D'emblée, le groove lancinant de Christine réveille le spectre de Michael Jackson. "Je suis même devenue la spécialiste française ! (rires) Plus sérieusement, j'ai beaucoup grandi avec lui, donc certaines de mes chorégraphies peuvent faire penser à lui. Mais je ne souhaite pas en faire une copie. J'aime aussi beaucoup Pina Bausch."

La reine des paillettes

C'est aussi ça Christine & The Queens. Ces références pointues qui se mêlent à des noms mainstream. La jeune femme est capable de citer aussi bien des artistes comme Katy Perry, Miley Cyrus ou Marvin Gaye et des plus méconnus comme Laurie Anderson, veuve de Lou Reed, la Suédoise El Perro Del Mar ou la chanteuse italienne Raffaella Carra. Un maelström d'influences qui emporte irrésistiblement sur son premier album, de la flamboyante ouverture "It" au fabuleux single "Saint Claude", en passant par le kitsch "Science fiction".

Récemment aperçue en ouverture de Stromae, Christine and The Queens a toujours soigné ses concerts. Toute seule avec ses machines à ses débuts, elle évolue désormais entourée de deux danseurs et de plusieurs musiciens. Et envisage d'aller encore plus loin dans le côté spectaculaire, nombreuses paillettes à l'appui. "J'aime le rapport irréel et exagéré entre l'artiste et le public, confie la chanteuse. Peut-être parce que j'ai des références américaines et que j'aime les grands shows." On attend que ça.


La rédaction de TF1info

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