Il était une fois "Alright", le tube de Kendrick Lamar chanté par les anti-Trump

Publié le 14 mars 2016 à 14h18
Il était une fois "Alright", le tube de Kendrick Lamar chanté par les anti-Trump

ZOOM - Extrait de l'album "To Pimp A Butterfly", récompensé aux Grammy Awards, "Alright" de Kendrick Lamar a été repris en choeur par les manifestants qui ont perturbé un meeting de Donald Trump, vendredi dernier à Chicago. Mais de quoi au juste parle ce morceau ?

La séquence a fait le tour du monde des JT ce week-end. Vendredi soir, plusieurs dizaines de manifestants se sont invités dans l'enceinte de l'UIC Pavilion de Chicago où se tenait un meeting de Donald Trump, candidat controversé à l'investiture républicaine.

Les bras levés, défiant une foule hostile, acquise à la cause du milliardaire, ils se sont mis à entonner le refrain de "Alright", le tube du rappeur Kendrick Lamar. Soit les paroles "Nigga, we gon' be alright", qu'on pourrait traduire par "négro, on va s'en sortir", ou "on va aller mieux".

Pour celles et ceux qui ne suivraient pas l'actu musicale depuis quelques mois déjà, Kendrick Lamar, 28 ans, est un rappeur originaire de Compton, la banlieue chaude de Los Angeles. A la fois engagé et introspectif, politique et spirituel, son troisième opus, To Pimp a Butterfly, a été désigné album de l'année, tous genres confondus, par de nombreuses publications musicales en 2015.

Une chanson engagée plusieurs fois récompensée

Avant de décrocher le Grammy de l'album rap de l'année, le 15 février dernier, tandis que "Alright" était désignée meilleure chanson rap, de la meilleure performance rap. Ce soir-là, son auteur avait fait sensation, entrant sur scène les mains enchaînées, en tenue de taulard, avant de rendre hommage à Trayvon Martin, le jeune noir tué par George Zimmerman, en 2012, alors qu'il marchait dans sa propriété.

Une performance considérée comme l'une des plus fortes de la soirée... 

A l'origine, "Alright" s'inspire d'un voyage de son auteur en Afrique du Sud, où il s'est rendu compte que la population souffrait "dix fois plus" qu'en Amérique. La chanson s'ouvre par les mots d'Alice Walker, l'auteur de La Couleur Pourpre, le roman adapté au cinéma par Steven Spielberg : "Alls my life, I had to fight" (Toute ma vie, j'ai dû me battre). 

Bien que les paroles soient très sombres, évoquant notamment les violences policières dont sont victimes les Afro-américains, comme dans son très beau clip en noir et blanc, Kendrick Lamar présente sa chanson comme un "message d'espoir", encourageant la jeunesse à ne pas baisser les bras.

Un hymne tout désigné pour une communauté en colère, notamment depuis les émeutes de Ferguson. En juillet dernier, déjà, la foule avait scandé les paroles de "Alright", à Cleveland, en marge d'une conférence du mouvement Black Lives Matter, afin de protester contre l'arrestation d'un adolescent de 14 ans, suspecté d'être en état d'ébriété dans un bus.

Preuve que Kendrick Lamar est désormais LA star du rap américain, son opus surprise, Untitled Unmastered, publié sans promo préalable, le 4 mars dernier, vient de se placer en tête des ventes d'albums outre-Atlantique. Composé de huit morceaux inédits, enregistrés entre 2013 et 2016, il s'est écoulé à 178 000 exemplaires, d'après les chiffres de l'institut Nielsen Soundscan.

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Jérôme VERMELIN

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