"Repentless" : la preuve que Slayer est plus fort que la mort

Publié le 11 septembre 2015 à 17h33
"Repentless" : la preuve que Slayer est plus fort que la mort

CRITIQUE - On a failli perdre Slayer pour de bon. Et puis non. Deux ans et des poussières après la mort du guitariste Jeff Hanneman, le légendaire groupe de thrash metal américain revient en force avec "Repentless", un onzième album aussi vicieux qu'enragé.

Le 2 mai 2013, la mort du guitariste Jeff Hanneman plongea les fans du groupe californien dans un abysse de tristesse et de perplexité. Pour ses valeureux partenaires, pas question de rendre les armes. Avec l'aide de leur camarade d'Exodus Gary Holt, et sans le batteur mythique Dave Lombardo, écarté pour d'obscures raisons financières, le bassiste-chanteur Tom Araya et le guitariste Kerry King ont retrouvé le chemin des studios pour accoucher de leur onzième opus en quatre décennies. Et plus de 35 millions d'albums vendus dans le monde.

Repentless, c'est son titre (un pur néologisme qu'on traduira par "sans repentir"), rassure dès les premiers accords de "Delusions of Saviour", l'intro instrumentale. Contrairement à Metallica ou Megadeth, ses confrères de la Bay Area, Slayer n'a jamais cédé – et ne cédera jamais – aux sirènes du rock commercial et/ou alternatif. Les guitares de King et Holt déchirent l'atmosphère, la batterie de Paul Bostaph, remplaçant de luxe, dégomme tout sur son passage tandis que Tom Araya éructe ses histoires de serial killers et sa haine des bigots comme un damné... de 54 printemps.

Une énergie irrépressible

Comme ses confrères australiens d'AC/DC, dans un registre autrement plus brutal, Slayer a la particularité de ne jamais vraiment surprendre. Et donc de ne jamais tout à fait décevoir. Préparez-vous à secouer la tête ("Repentless", "Take Control", "Atrocity Vendor") comme aux plus belles heures du speed metal, à frissonner – de peur ou de plaisir, c'est selon – à l'écoute des monstrueux "Cast The First Stone", "Piano Wire" ou "Pride in Prejudice". Sur "When The Stillness Comes", le groupe ralentit le tempo pour mieux assommer l'auditeur lors d'un final extatique. Et c'est encore plus fort.

A défaut d'originalité, Repentless séduit par son énergie irrépressible, 41 minutes durant, et par la dextérité instrumentale de ses auteurs, soutenus tout du long par la production sans fioriture, bien qu'un peu rêche, de Greg Fidelman, déjà à l'œuvre sur le précédent World Painted Blood, en 2009. Depuis son petit nuage (noir), Jeff Hanneman peut être fier de ses vieux copains.

metronews vous propose de jeter une oreille (prudente) au premier single, le furieux "Repentless"...

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Jérôme VERMELIN

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