TÉMOIGNAGE - Invité ce samedi de l'émission On n'est pas couché diffusée par France 2, l'acteur Francis Huster est revenu sur un épisode douloureux de son adolescence.
Des mots pour panser des maux. Samedi soir, l'acteur de 69 ans Francis Huster était l'invité de l'émission "On n'est pas couché" diffusée par France 2 afin de faire la promotion de son nouveau livre intitulé N'abandonnez jamais ne renoncez à rien (Editions Le Cherche Midi) et a expliqué ce qui l'avait conduit à mettre à nu ses sentiments sur le papier.
"J’ai écrit ce livre tout simplement parce qu’à 12 ans, dans la maison de ma grand-mère à La Varenne-Saint-Hilaire (Val de Marne), je me suis retrouvé en pleine nuit dans le lit et j’ai vu une lampe de poche. Et un homme s’est approché de moi et il m’a violé avec un couteau là", a-t-il confié précisant que l’individu l'avait menacé en plaçant son arme sous la carotide.
Mauvais rêve
"Il a commencé à enfoncer son couteau, poursuit le réalisateur et, à ce moment-là, il y a eu la lumière des phares de la voiture de ma grand-mère qui arrivait dans cette maison", continue le comédien. L'homme prend alors la fuite au moment où sa grand-mère rejoint son domicile avec son compagnon, le décorateur de scène André Wirth.
Le jeune Francis leur relate ce qu'il s'est passé. Sa grand-mère croit d'abord à un cauchemar. Mais se rend vite compte que l'agresseur avait omis de repartir avec son chapeau.
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"Le lendemain, je me suis retrouvé comme dans le film Garde à vue, en face d'un jeune commissaire, à Saint-Maur-des-Fossés, a poursuivi le comédien. Ma grand-mère et André étaient à côté. Je racontais, il tapait sur sa machine à écrire et, au bout de vingt minutes, il a sorti des photos, qui n'étaient évidemment que des visages de Noirs, d'Arabes... Et il me demandait : Alors, voilà, lequel c'est ? Lequel c'est ?" raconte le scénariste.
"Et, à ce moment-là, j'ai regardé André et j'ai vu sur son visage que j'avais le choix entre devenir un homme, c'est-à-dire vivre une autre vie que celle qui m'était destinée, ou bien trahir un inconnu qui aurait peut-être eu la tête coupée, car à cette époque il y avait encore la peine de mort..."
Le comédien reconnaît avoir pris conscience ce jour-là qu'il se situait à la croisée d'un chemin. Il décide alors de s'inscrire à l'âge de 15 ans au conservatoire municipal, puis au cours Florent, avant d'intégrer le Conservatoire national supérieur d'art dramatique, qui le mènera à la Comédie-Française (en 1971).