AGRESSION - Philippe Monguillot, le chauffeur de bus violemment agressé dimanche à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), est décédé, a annoncé vendredi son entourage. Le Premier ministre a assuré que les auteurs seraient "punis".
Son agression a suscité une vague d'indignation dans la profession et dans toute la France. Vendredi, cinq jours après la violente agression dont il avait été victime à Bayonne, Philippe Monguillot, qui était depuis en état de mort cérébrale, est décédé à l'hôpital, a annoncé sa fille à l'AFP.
"Nous avons décidé de le laisser partir. Les médecins étaient pour et nous aussi", a dit Marie, tandis que sa mère Véronique a a annoncé sur les réseaux sociaux : "Mon époux s'est éteint à 17H30, RIP mon amour".
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Selon le parquet de Bayonne, le chauffeur de bus avait été victime d'une agression "d'une extrême violence" alors qu'il voulait contrôler le ticket d'une personne et exigeait le port du masque pour trois autres.
"Le décès de Philippe Monguillot, lâchement agressé dimanche à Bayonne pour avoir accompli son travail, nous touche en plein cœur", a réagi le Premier ministre, Jean Castex, sur Twitter. "La République reconnaît en lui un citoyen exemplaire et ne l'oubliera pas. La Justice punira les auteurs de ce crime abject", a-t-il ajouté.
Agés de 22 et 23 ans et connus des services de police, deux hommes soupçonnés d'avoir porté les coups ont été mis en examen cette semaine pour tentative d'homicide volontaire et écroués, une qualification juridique appelée à évoluer en raison du décès de la victime. "Nous allons prendre des réquisitions de mises en examen supplétives" à l'encontre des deux suspects pour "homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics", a expliqué à l'AFP le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier, qui a confirmé le décès. Deux autres individus, des trentenaires, ont été écroués, notamment pour "non assistance à personne en danger".
Le décès de Philippe Monguillot, lâchement agressé dimanche à Bayonne pour avoir accompli son travail, nous touche en plein cœur. La République reconnaît en lui un citoyen exemplaire et ne l'oubliera pas. La Justice punira les auteurs de ce crime abject. — Jean Castex (@JeanCASTEX) July 10, 2020
Les chauffeurs de bus du réseau de l'agglomération de Bayonne, qui avaient exercé leur droit de retrait après l'agression de leur collègue dimanche soir, reprendront le travail lundi "dans des conditions de sécurité renforcée", a annoncé vendredi l'opérateur de transports Keolis.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit se rendre samedi à Bayonne pour faire un point sur la sécurité dans la ville avec les responsables des services de l'Etat, puis rencontrer les conducteurs et syndicats des transports publics. Sur Twitter, le nouveau locataire de la place Beauvau a adressé ses "sincères condoléances aux proches et aux collègues de Philippe Monguillot" et a ajouté : "Cet acte odieux et lâche ne doit pas rester impuni."
J’adresse mes sincères condoléances à la famille, aux proches et aux collègues de Philippe Monguillot, chauffeur de bus violemment agressé dimanche dernier à Bayonne. Cet acte odieux et lâche ne doit pas rester impuni. — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 10, 2020
Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait fait le voyage mardi soir et s'était entretenu avec des chauffeurs du réseau de transports de l'agglomération bayonnaise appelé Chronoplus.
Mercredi, une marche blanche a rassemblé 6000 personnes derrière l'épouse et les trois filles de la victime. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit se rendre samedi à Bayonne, où il rencontrera notamment les conducteurs et les syndicats des transports publics.