A Strasbourg, le pape François prêche pour une Europe plus humaine

Publié le 25 novembre 2014 à 15h32
A Strasbourg, le pape François prêche pour une Europe plus humaine

DISCOURS - En visite officielle mardi matin au Parlement européen, le pape François a exhorté mardi les députés à servir une Europe tournée vers les droits humains, rappelant au passage ses racines chrétiennes. Il a alerté sur le risque d'institutions "bureaucratiques" éloignées des citoyens.

Remettre la "personne humaine" au centre de tout. Pour la première visite officielle d'un souverain pontife au Parlement européen depuis 26 ans, le pape François a livré mardi aux députés un discours louant l'Europe "des Pères fondateurs" , "capable de mettre à profit ses propres racines religieuses" et de restaurer la "dignité" de ses habitants.

A Strasbourg, le pape a opposé "la promotion des droits humains", le soutien à l'éducation ou encore l'engagement en faveur de l'environnement à une Europe "un peu vieillie et comprimée" qui chercherait sa place dans la mondialisation. Réhabiliter l'humain, explique François, contre la tentation de construire une Europe bureaucratique et éloignée des citoyens. "Les grands idéaux qui ont inspiré l'Europe semblent avoir perdu leur force attractive, en faveur de la technique bureaucratique de ses institutions", a notamment lancé le pape sous les applaudissements des députés européens.

Jeunesse, chômage, immigration... "L'Europe doit reprendre la main"

Le souverain pontife a notamment évoqué la situation des personnes âgées, "souvent abandonnées à leur destin", mais aussi "des jeunes privés de points de référence et d'opportunités pour l'avenir". Il a également évoqué la question des migrants clandestins qui tentent de rejoindre l'Europe, estimant qu'"on ne peut tolérer que la mer Méditerranée devienne un grand cimetière" et qu'il faudra "affronter ensemble la question migratoire". "Je vous exhorte donc à travailler pour que l'Europe redécouvre son âme bonne", a-t-il conclu.

Plusieurs leaders politiques du Parlement européen ont, à l'instar de l'Italien Gianni Pittela, salué "un message de vérité qui doit réveiller l'Europe". Pour l'écologiste français José Bové, "sur la jeunesse et le chômage, sur l'immigration, l'écologie, le message a été clair : l'Europe doit reprendre la main et ne pas s'endormir".

A l'extrême droite, la présidente du Front national français, Marine Le Pen, a confié que le discours de François avait "résonné très agréablement à (ses) oreilles". Des députés de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, avaient décidé de boycotter le discours papal , estimant "qu'aucune autorité religieuse n'a sa place dans une enceinte parlementaire".

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La rédaction de TF1info

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