Affaire Benalla : comment l’Elysée répond à la polémique

Alexandre Decroix, avec Alison Tassin
Publié le 21 juillet 2018 à 23h21, mis à jour le 22 juillet 2018 à 7h17
Affaire Benalla : comment l’Elysée répond à la polémique

AFFAIRE - De la vidéo à l’origine du scandale à la présence d’Alexandre Benalla lors de récents événements, en passant par le logement de fonction ou le badge d’accès à l’Assemblée nationale dont disposait le collaborateur de l’Elysée, l’entourage d’Emmanuel Macron tente d’atténuer, sinon d’éteindre, la polémique.

Objectif : tenter d’éteindre l’incendie. Trois jours après les révélations du journal Le Monde concernant les violences commises le 1er mai contre des manifestants par Alexandre Benalla, l’entourage du chef de l’Etat cherche à apporter quelques justifications aux derniers rebondissements de l’affaire. Une affaire qui électrise et paralyse en partie la vie politique du pays, face à laquelle l'exécutif s'est, pour l'heure, distingué par ses atermoiements et son silence assourdissant. Aucune prise de parole d'Emmanuel Macron n'est d'ailleurs prévue à ce stade. 

Reste que les interrogations sont nombreuses. De la vidéo à l’origine de la polémique à la présence du collaborateur de la présidence lors de récents événements, en passant par le salaire, le logement de fonction ou encore, dernier soubresaut en date, le badge d’accès à l’Assemblée nationale dont disposait Alexandre Benalla, l’Elysée répond aux différentes mises en cause.

La vidéo du 1er mai

Selon son entourage, Emmanuel Macron a bien vu, à son retour de sa tournée dans le Pacifique, la vidéo dans laquelle Alexandre Benalla violente deux manifestants, place de la Contrescarpe. La mise à pied de 15 jours prononcée en guise de sanction avait alors déjà été prise. Toujours selon l’Elysée, le 1er mai, lorsque le président de la République se trouvait en Australie, ses échanges portaient essentiellement sur les manifestations et les débordements. À ce moment-là, la dite vidéo ne lui avait qu’été décrite. 

La présence de Benalla lors de grands événements

Vendredi, à l’instar de Paris-Normandie ou Libération, plusieurs médias ont confronté l’exécutif à ses contradictions en apportant la preuve de la présence d’Alexandre Benalla sur plusieurs événements de premier plan, et ce alors que le "Monsieur Sécurité" du chef de l’Etat devait avoir été rétrogradé. "Avant, il s'occupait de l’organisation et de la logistique du président sur les déplacements et, en plus, coordonnait les services de sécurité", explique l’entourage d’Emmanuel Macron. "Ensuite, il s'est occupé des événements au palais de l’Elysée, avec des missions d’intendance."

Quid, dès lors, des clichés le montrant lors d’une visite privée à Giverny ou lors des festivités du 14-Juillet ? "Sa rétrogradation a enlevé une ressource", répondent les proches du chef de l’Etat, précisant que la présidence a pu faire appel à Alexandre Benalla  "à titre exceptionnel".

Le badge d’accès à l’Assemblée nationale

Ce samedi, le député LR Marc Le Fur a révélé, devant l’hémicycle, qu’Alexandre Benalla bénéficiait d’un badge avec "un accès super privilégié" à l’Assemblée nationale. De quoi raviver les tensions déjà grandes ces dernières heures au Palais Bourbon. Interrogé à ce sujet, l’entourage d’Emmanuel Macron affirme qu’il est "normal que des collaborateurs du président aient un badge", ajoutant que le rôle d’Alexandre Benalla pouvait, par exemple, être d'assurer le lien avec les élus. 

Le logement de fonction du quai Branly

Tandis que nos confrères du Monde ont révélé qu’Alexandre Benalla disposait d’un logement de fonction situé quai Branly, l’Elysée assure que cette demande était en cours depuis longtemps. "Ce n'est pas une question de hiérarchie", ajoute l’entourage du président de la République. "Un tel logement peut être attribué pour une nécessité de services ou des questions de disponibilité." La présidence précise également qu’Alexandre Benalla recevait un salaire de 7113 euros brut mensuels.

Le cas Gérard Collomb

Appelé à s’exprimer devant les députés lundi à 10 heures, puis devant les sénateurs mardi à 17 heures 45, le ministre de l’Intérieur semble pris dans l’œil du cyclone. Si certains parlementaires estiment que son rôle dans l’affaire n’est pas forcément déterminant, voyant plutôt la source du problème directement à l’Elysée, Gérard Collomb sera néanmoins le premier membre du gouvernement à être formellement auditionné en commission parlementaire dans cette affaire. Selon l’entourage du chef de l’Etat, l’ancien maire de Lyon n’est toutefois pas remis en cause. 


Alexandre Decroix, avec Alison Tassin

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