PAS DE TRÊVE - Noël à peine terminé, le Front national n’en a cure de créer la polémique. Gilbert Collard et d’autres cadres du parti ont accusé l’Église et ses évêques d’être des "adversaires de la foi".
Mais où est donc passée la trêve des confiseurs au Front national ? Au lendemain de Noël, le parti d’extrême droite s’en est pris à l’Église catholique et à son Pape François. Tout à tour invités des matinales de plusieurs radios, trois cadres du parti se sont montrés assez virulents contre l’Église, accusée de "dénigrer systématiquement le Front national".
En tête, Gilbert Collard, le député du Gard, invité d’Europe 1 ce mardi 27 décembre :
L'Église catholique est déconnectée de la réalité. Au nom d'accueillir les autres, ils nous rejettent, nous. Elle est représentée aujourd'hui par des évêques politiques, ce sont des adversaires de la foi.
Gilbert Collard, député FN
Dans la foulée, l’eurodéputé Nicolas Bay, a tancé les "leçons de morale" de la prêtrise. "Nous n’avons pas de leçon de morale à recevoir du clergé sur les questions migratoires. Il fait preuve d’un angélisme total qui est très conformiste", s’est-il défendu sur France Inter.
Louis Aliot, premier sur le sujet
Mais le premier à mettre le sujet sur la table cette semaine a été Louis Aliot, vice-président du parti, invité lundi 26 décembre sur France Info. Il avait alors dénoncé la position de l’Église sur l’accueil des migrants. "Les catholiques, qu'ils s'occupent de remplir leurs églises, ce qui n'est pas gagné, laissez-moi vous le dire, et qu'ils laissent après les partis politiques gérer les affaires publiques".
Une fronde d’autant plus étonnante pour un parti dont les membres ont fait preuve à moult reprise de leur attachement à la religion. Ce qui a d’ailleurs le don d’agacer Louis Aliot. "Depuis que je suis au Front national, c'est-à-dire depuis pratiquement 30 ans, je n'ai jamais vu une immense majorité de catholiques voter pour nous".
Déjà en 2011, à la même période, le Front national s’était attaqué à l’institution cléricale par l’intermédiaire de Marine Le Pen. La présidente du parti avait alors pressé le clergé français de s’occuper "davantage de ses ouailles que de politique".