DIVISION - A gauche, Manuel Valls est un des seuls à défendre les arrêtés municipaux et à contredire la décision du Conseil d'Etat. Même Bernard Cazeneuve n'est pas de son côté.
Manuel Valls doit se sentir bien seul, du moins à gauche, sur toute cette affaire du burkini. Et c'est maintenant au tour de son ministre de l'Intérieur de prendre position. Pour Bernard Cazeneuve, la décision du Conseil d'Etat "dit le droit [...] Il appartient désormais à chacun de rechercher dans la responsabilité l’apaisement qui, seul, est de nature à éviter les troubles à l’ordre public et à conforter le vivre-ensemble."
Après Najat Vallaud-Belkacem, Benoît Hamon ou le très vallsiste Luc Carvounas, c'est donc au tour de Bernard Cazeneuve, dans une interview au journal La Croix publiée ce dimanche 28 août, de ne pas soutenir le Premier ministre, qui avait de suite contredit la décision du Conseil d'Etat.
Légiférer sur le burkini ?
Cependant, Manuel Valls s'est toujours montré réticent à légiférer sur le burkini. De même, pour Bernard Cazeneuve, une loi à ce sujet serait "inconstitutionnelle, inefficace, et de nature à susciter des antagonismes et d’irréparables tensions". Il se positionne également contre une extension de l'interdiction du port du voile, rappelant l'importance de notre "dispositif juridique défendant la laïcité, le plus puissant au monde".
Mais après avoir dit cela, le ministre de l'Intérieur adresse ce message aux Français de confession musulmane : "Les musulmans doivent continuer à s’engager avec nous pour l’égalité hommes-femmes, l’intangibilité des principes républicains, la tolérance qui fait le vivre-ensemble". On sent dans les propos de Bernard Cazeneuve une volonté d'apaisement, qui met en garde contre "la stratégie dangereuse de la division, qui finirait par faire divorcer la France de la République".