"Des paroles et des actes" - Mélenchon, Duflot et Hamon font front

par Antoine RONDEL
Publié le 4 décembre 2014 à 17h06
"Des paroles et des actes" - Mélenchon, Duflot et Hamon font front

BATAILLE DE SCUDS - Invités jeudi soir de "Des paroles et des actes", les deux anciens ministres et l'ancien dirigeant du Front de Gauche étaient arrivés avec quelques désaccords. Ils sont repartis sur la même ligne, grâce à l'intervention de l'eurodéputée conservatrice Ingeborg Grässle.

Ambiance sur le plateau de "Des paroles et des actes". Après une première partie d'émission consacrée à ce qui devait être l'analyse des positions qui rapprochaient Cécile Duflot (EELV), Benoît Hamon (gauche du PS) et Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), le programme s'est quelque peu enflammé à l'arrivée de l'eurodéputée allemande Ingeborg Grässle.

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L'eurodéputée allemande et les Français pas courageux
Membre de la CDU, le parti chrétien-démocrate d'Angela Merkel, la parlementaire n'a pas ménagé ses critiques envers les trois invités vedette de David Pujadas, démarrant tambour battant : "Chez nous, le socialisme s'est terminé il y a 25 ans à cause d'une pénurie d'argent." Puis pour enchaîner sur "le manque de courage" des politiques français face à la réduction de la dette et du déficit demandée par les traités "que la France a signés." Et Ingeborg Grässle de citer en exemple le Portugal ou l'Irlande pour leurs efforts en la matière. Des pays où, ajoute-t-elle, les choses "vont mieux".

Devant cette leçon adressée en direct à la télévision, les trois invités ne se sont pas laissés démonter et ont repris l'eurodéputée, chacun leur tour et avec leur style.

A Mélenchon la critique de front
Jean-Luc Mélenchon a peu goûté la démonstration. Le cofondateur du Front de Gauche a sèchement répondu à sa collègue du Parlement européen : "Le chômage a explosé. Essayez de dire à un Espagnol que les choses vont mieux avec 50% de chômage des jeunes ." Sans oublier de répondre à l'accusation de manque de courage : "La France ne manque pas de courage. Vous feriez mieux de nous parler sur un autre ton."

A Hamon l'ironie
Benoît Hamon n'était pas en reste. Evoquant les profondes réformes sociales engagées sociales engagées par le chancelier social-démocrate Gerard Schröder, l'ancien ministre de l'Education nationale explique : "Schröder a fait sa politique et depuis, aucun socialiste n'a gagné dans votre pays." Et de tancer l'eurodéputée : "Votre discours conduira à ce que, en Europe, monte le sentiment anti-européen, et que ce projet soit abattu."

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A Duflot la conclusion
Devant une Ingeborg Grässle débordée par ces interlocuteurs et se raccrochant à l'amitié franco-allemande pour faire valoir ses reproches, Cécile Duflot a remis les choses au point. L'ancienne ministre du Logement a fait référence à sa collaboration avec l'écologiste allemande Ska Keller, et demandé à l'eurodéputée de ne pas amalgamer les clivages politiques à une opposition entre la France et l'Allemagne.


Antoine RONDEL

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