CORDON COUPÉ - Le sort de Gérald Darmanin au sein des Républicains a donné lieu à un cafouillage au sein du Bureau politique ce mardi : le jeune ministre a été exclu pour "dissidence électorale" en raison de sa participation à une liste La République en marche aux sénatoriales. Mais il a ensuite été décidé de lui donner huit jours pour s'expliquer, comme aux autres personnalités de droite ayant rejoint le camp d'Emmanuel Macron.
C'était attendu, c'est en marche. Le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, qui avait rejoint Emmanuel Macron lors de la formation du gouvernement, a été exclu par Les Républicains après un vote du bureau politique du parti d'opposition de droite mardi 3 octobre... ou presque. Comme rien n'est décidément simple dans cette histoire, l'instance du parti a ensuite accordé un sursis d'une semaine au ministre pour qu'il s'explique. Un délai de pure forme également accordé autres personnalités de droite ayant rejoint le camp d'Emmanuel Macron, en particulier le Premier ministre Edouard Philippe.
Cette décision en deux temps a donné lieu à des scènes cocasses à la sortie du Bureau politique, certains de ses membres assurant à la presse que Gérald Darmanin était exclu sans attendre, quand d'autres expliquaient que son sort était toujours en suspens.
A noter que ce n'est pas sa participation au gouvernement qui a valu le vote de cette sanction à Gérald Darmanin, mais sa présence sur la liste présentée par le parti présidentiel lors des sénatoriales dans le Nord. Candidat de la République en marche en position inéligible, il a été décidé de l'exclure pour "dissidence électorale", a appris LCI auprès du parti.
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En première ligne
Député-maire de Tourcoing UMP puis Les Républicains depuis 2012 et 2014, proche de Nicolas Sarkozy et de Xavier Bertrand, puis soutien de François Fillon pendant la présidentielle, il avait ensuite rejoint Emmanuel Macron à la surprise générale. Et avait, depuis, pris ses distances avec son parti, en dépit de ses précédentes critiques à l'attention du nouveau chef de l'Etat. Au point qu'il avait dit, au sujet de la course à la présidence du parti : "Si le choix est entre Laurent Wauquiez et Daniel Fasquelle, j'ai plutôt envie de partir des Républicains."
Philippe, Lecornu et les Constructifs eux aussi fixés dans une semaine
A l'issue de ce Bureau politique, le Premier ministre Edouard Philippe, lui aussi issu des Républicains, est encore membre du parti, tout comme le secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu. Mais peut-être pas pour très longtemps : comme pour Gérald Darmanin, le Bureau politique s'est donné une semaine de délai avant de statuer sur leur sort. Même chose pour les Constructifs Thierry Solère et Franck Riester. Tous vont recevoir un courrier de la direction de LR. Et "sans réponse de leur part d’ici 8 jours, leur départ des Républicains" sera "acté".