FAIS GAFFE - Lors de sa passation de pouvoirs, l’éphémère ministre de la Justice François Bayrou a averti Nicole Belloubet, qui lui succède, des "résistances explicites ou implicites" auxquelles elle sera confrontée concernant le projet de loi de moralisation de la vie publique.
Après 35 petits jours passés place Vendôme, François Bayrou n’est plus ministre de la Justice. Il a transmis les rênes de son ministère ce jeudi matin à Nicole Belloubet. Une passation de pouvoirs en forme d'avertissement.
Dans une assez longue allocution, le leader du MoDem a estimé que la juriste avait "beaucoup de chance" d’être nommée à ce poste. Mais emporté par l'enquête judiciaire qui secoue son parti, François Bayrou a averti la nouvelle ministre qu'elle rencontrerait "un certain nombre de résistances explicites ou plus souvent encore implicites" en défendant le projet de loi sur la moralisation politique qu'il a mis sur les rails, le premier du quinquennat.
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"D’où je serai, je vous y aiderai de toutes mes forces"
François Bayrou est allé jusqu’à dénoncer "des lobbies" qui chercheront "à retarder ou à annihiler le travail de réforme que le projet de loi propose". Bien que de retour dans son Béarn, le centriste n'a pas l'intention de jouer désormais les figurants.
"C’est un combat très important à conduire. D’où je serai, je vous y aiderai de toutes mes forces", a-t-il promis. "Je ne vous ai pas seulement écouté, je vous ai entendu", a répondu Nicole Belloubet.
Estimant que la loi de moralisation de la vie politique était "un chantier de l'urgence", elle a assuré vouloir s’inscrire "au-delà de l'exigence de continuité républicaine, dans (les) pas" de François Bayrou. Mais dans la durée...