Municipales à Béziers : Robert Ménard et le FN, une équipe qui gagne

Publié le 31 mars 2014 à 0h44
Municipales à Béziers : Robert Ménard et le FN, une équipe qui gagne

RESULTATS MUNICIPALES - Robert Ménard remporte la mairie de Béziers avec le soutien du FN. L’ancien journaliste obtient 47 % des voix laissant ses rivaux UMP et socialiste à 34,6 % et 18,4 % des suffrages. Le rapprochement du fondateur de Reporters sans Frontières avec l’extrême droite s’est fait progressivement ces dernières années.

"La liberté d’expression de l’extrême-droite doit être défendue", avait déclaré Robert Ménard aux Nouvelles de France en avril 2011 . Voltairien assumé, le fondateur de l'association Reporters sans frontières (RSF) a franchi un cap ce dimanche en remportant la mairie de Béziers avec le soutien affiché du Front national (47 % des suffrages). Une victoire nette puisqu'il laisse ses rivaux UMP (Elie Aboud) et socialiste (Jean-Michel Du Plaa) à, respectivement, 34,6 % et 18,4 % des suffrages. 

Deux ans après la parution de son pamphlet "Vive Le Pen !" , son discours et ses affinités avec l'extrême-droite sont des plus explicites. "Je reçois le soutien du Front national, mais je n'ai rien négocié avec le FN. Le FN représente 20 à 25 % des voix, vous pensez que tous ces électeurs sont des fachos ? Sûrement pas", avait déclaré le journaliste sur France Info, peu avant les élections. Pas de négociation avec le FN ? Le parti n'a pourtant pas présenté de liste aux municipales pour le concurrencer et est allé jusqu'à le soutenir. Le soutien du FN à Robert Ménard est en effet intervenu alors que le parti de Marine Le Pen manquait d'un leader local après le désistement de Guillaume Vouzellaud.

Le FN et Robert Ménard, un partage d'idées

Ce rapprochement avec le parti d'extrême-droite n'est pas très étonnant. Ce pied-noir de 54 ans, fils d’un militant de l’OAS, n'a cessé, ces dernières années, de tenir des propos très proches de ceux du FN. Dans un billet posté cet été sur son blog, ses interrogations pourraient être celles d'un responsable d'extrême-droite. "En Seine-Saint-Denis «19 % des moins de 18 ans étaient d’origine étrangère en 1968, ils étaient 57 % en 2005 et probablement encore plus aujourd’hui.» Et que fait le ministre de l’Intérieur face à ce qu’il faut bien appeler une immigration de peuplement ?", s'interroge l'élu dans ce billet intitulé "Blancs, white, blancos". Un Leitmotiv que cet ancien trotstkiste partage aujourd'hui avec Marine Le Pen.

Reconnu pour ses actions en faveur des droits de l’Homme, Robert Ménard reste malgré tout très conservateur sur les questions de société. Pour preuve, sa sortie remarquée pour justifier le recours à la torture lors d’une émission de France Culture . Il avait aussi choqué en déclarant qu’il ne souhaitait pas que ses enfants deviennent gays. Il s’en était ensuite expliqué sur son blog  : "Dans une société comme la nôtre, il est en effet plus facile d’être hétérosexuel que gay. Soucieux de mes enfants, je ne leur souhaite donc rien qui puisse rendre leur vie plus difficile". En 2010, Robert Ménard était allé jusqu'à se faire l'avocat de la peine de mort.  "Être partisan de la peine de mort, ça ne fait pas de vous un monstre qui serait lui même exclu de l’humanité bien pensante, convenable", s'était-il défendu sur France Inter . À force d'embrasser les idées du FN, Robert Ménard va-t-il sauter le pas et rejoindre définitivement le parti d'extrême-droite ?


La rédaction de TF1info

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