Pour Macron, le diesel doit rester "au cœur de la politique industrielle française"

Publié le 5 août 2016 à 15h41
Pour Macron, le diesel doit rester "au cœur de la politique industrielle française"

En visite dans une usine de l'équipementier Bosch, fabricant de pièces de moteur diesel, Emmanuel Macron estime qu'il "ne faut pas faire la chasse au diesel". Une prise de position vertement critiquée, notamment par la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Le trublion Emmanuel Macron a encore frappé. En visite jeudi sur le site de l’équipementier Bosch , à Onet-le-Château dans l'Aveyron, une usine qui fabrique des pièces de moteur diesel, le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie a pris position sur le diesel. Un sujet brûlant.

Accueilli par les sifflets d’une soixantaine d’ouvriers de l’usine, Emmanuel Macron a ensuite su trouver les mots pour garantir une discussion cordiale avec les salariés. Sur place, le ministre a affirmé  que les moteurs diesel restent "au cœur de la politique industrielle française" et de la "mobilité environnementale". 

Une position qui va à l'encontre de la politique menée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui souhaite limiter la circulation des véhicules diesel dans Paris, avec pour objectif de ne plus avoir de voitures diesel dans les rues de la capitale après 2020. "Elle n’est pas ministre de l’Industrie", lui a répondu à distance Emmanuel Macron. "Ses décisions ne valent pas pour la France", a-t-il ajouté, estimant encore que "qu'il ne faut pas faire la chasse au diesel", malgré le retentissement provoqué par le scandale Volkswagen. L’entreprise allemande avait équipé ses véhicules de logiciels capables de tromper les tests de mesure anti-pollution. 

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Commission Royal

Une commission technique indépendante mise en place par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a d’ailleurs rendu un rapport alarmant la semaine dernière. Sur les 86 véhicules diesel testés, le résultat est édifiant : de "nombreux dépassements" des seuils retenus lors de ces tests sont constatés, certains véhicules présentant des "écarts importants" même en conditions d'homologation. La commisssion appelle à de nouveaux tests "afin d'évaluer s'ils ne doivent pas faire l'objet d'un retrait de leur certificat d'homologation".

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De plus, s'il défend la baisse "progressive" de l'avantage fiscal pour les particuliers qui achètent des voitures diesel, Emmanuel Macron a également souligné l'importance de cette industrie en France, qu'il s'agisse "des millions de personnes qui l'achètent" ou "des millions qui y travaillent".

"En retard d'une bataille industrielle"

Une nouvelle prise de position pas franchement du goût de certaines personnalités politiques. Interrogé ce vendredi par le Figaro , François De Rugy, vice-président de l'Assemblée et soutien du gouvernement, s'étonne de voir Emmanuel Macron "en retard d'une bataille industrielle". "Viser le zéro diesel est aberrant, mais son interdiction dans les centres-villes, c'est du bon sens. Pour le reste, il faut favoriser le rééquilibrage du parc auto vers les moteurs hybrides, à essence, ou électriques".

Cécile Duflot, pour sa part, n’hésite pas à ironiser sur la position du ministre de l’Industrie. 

Et Cécile Duflot n'est pas la seule à fustiger Emmanuel Macron. Bruno Julliard, premier adjoint d’Anne Hidalgo, et Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports, y vont aussi de leur petite pique. 


La rédaction de TF1info

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